La Une du quotidien Le Monde
Mardi 8 mai 2012 |
Le
traitement d'un évènement national
dans la Presse Quotidienne Régionale (PQR)
Comparaison
avec la presse quotidienne nationale
et la presse internationale
Exemple des résultats de l'élection présidentielle
française
dans la presse du Lundi 7 mai 2012
Benoit
Urgelli
last up-date : mai 30, 2012
|
Auteurs : Philippe
Rivet,
Dominique Patard, et Patricia KIislin, CRDP et CLEMI, 2012 |
Quelques
titres de la presse quotidienne nationale
 
LES
OBJECTIFS
- Dresser
un panorama de la PQR : bref historique, organisation et fonctionnement,
spécificités, évolutions récentes.
- Chercher
les logiques d'édition de cette presse (recherche de proximité
régionale, affective et thématique)
Après
d’importantes transformations sur les plans technologique, financier
et éditorial, la presse quotidienne régionale [...] se situe
à un tournant de son histoire. Pour survivre dans un environnement
complexe, elle se doit de rester au plus près de son lectorat,
en ciblant prioritairement les évènements locaux et régionaux.
Les auteurs [...] montrent qu’à l’ère d’Internet,
elle est tenue de s’adapter aux évolutions récentes.
L’enjeu est de taille : capter ou garder un public de plus en plus
hétérogène et sollicité par une multitude
de sources d’information. [...]
STUDY
OF A DISCURSIVE MOMENT *
ON FRENCH REGIONAL AND NATIONAL DAILY PRESS
*
Moirand
(2004) appelle un moment discursif
une vaste production discursive soudaine et sporadique dans les
médias au sujet de faits de société qui touchent
à la santé, à l’alimentation et à l’environnement
(questions socioscientifiques) qui sont de nature à inquiéter
et à attirer lecteurs et spectateurs, quels qu’ils soient.
Or, on se trouve là face à des données scientifiques
instables, qui ne font pas l’objet d’un consensus reconnu
par toutes les communautés des savants, et qui remettent en cause
la croyance dans une science, facteur de progrès. Et comme la science
ne peut pas vraiment « expliquer », on fait appel à
une diversité de « mondes sociaux » qui s’expriment
à travers les médias, le monde politique, le monde du commerce,
le monde économique, le monde associatif, etc., donc à différentes
« voix ».
CORPUS
Ressources disponibles sur le site KIOSKO
GRILLE
d'analyse du corpus
RESULTS
: Agenda effects, Proximity links, Alliance networks and politicization
THEORETICAL
FRAMEWORK ON MEDIAS AND EDUCATION
Les
médias, opérateurs sociaux de sens (Urgelli,
2009, p. 123-124)
[...]
s’intéresser à l’opérativité socio-symbolique
qu’exercent les médias (Davallon, 1992) lors de la publicisation
[...]. La définition du média proposée par Davallon
s’éloigne de l’objet empirique inscrit dans le domaine
des technologies de l’information et de la communication. L’auteur
considère le média dans sa dimension théorique, comme
dispositif, espace, lieu d’interaction, dans lequel des acteurs
établissent des relations et prennent positions (Le Marec, communication
personnelle, 2008). On abandonne dans cette définition la dimension
matérielle du média, pour le considérer à
travers les liens sociaux qu’il construit, à travers ses
discours spécifiques et les rapports de pouvoir et de légitimité
qu’il suppose (Davallon, 1992). Même s’il a une inscription
matérielle, le média devient donc un espace de production
de sens social, un opérateur socio-symbolique. Je reprends ci-dessous
la définition du média proposé par
Davallon (1992) :
1/
Le média est un lieu d’interaction entre le récepteur
et les objets images, etc. L’action du récepteur fait donc
partie intégrante du média.
2/ Ce qui se passe dans le dispositif social, ses caractéristiques
sont socialement définis (le cinéma n’est pas la publicité,
pas plus que la presse ou le musée).
3/ Le média est un lieu de production de discours social : chaque
média a son genre de discours et produit des effets de sens sociaux
spécifiques : le discours de l’exposition n’est pas
celui du théâtre ou du livre. On n’y fait pas du sens
de la même façon.
4/ Chaque média établit un type de lien social qui lui est
propre entre les acteurs : les liens du téléspectateur aux
autres téléspectateurs et au monde physique et social diffèrent
de ceux qui sont établis par d’autres médias comme
le livre, le théâtre, la publicité, la télématique,
etc.
5/ Pour se construire comme dispositif, chaque média développe
une technologie, de sorte que ce dispositif rende possible les opérations
précédentes : il garde en mémoire, si l’on
veut, des logiques d’interaction et des procédures de réception,
des logiques de production de sens et des modalités de relations
sociales.
6/ Le média comme dispositif est au centre d’un espace social
qu’il contribue à organiser et qui lui sert en même
temps de soubassement.
7/ Enfin, le dispositif et son espace social, qui sont à la fois
produits et producteurs de langage et de lien social, sont évidemment
un enjeu de pouvoir et donc potentiellement le lieu de développement
de stratégies de pouvoir.
Cette
définition sociologique des médias permet d’aborder
avec un autre regard le fonctionnement social des médias. Dans
cette étude, elle permet de penser les liens et glissements de
sens entre les discours médiatiques et ceux d’autres institutions
sociales, comme l’école. Les recherches inscrites dans le
cadre de cette définition s’éloignent du modèle
du codage effectué par le média : émetteur
-> message -> récepteur -> action. L’idée
de message est remplacée par celle de discours, beaucoup plus complexe.
Alors que dans le message médiatique, l’attention se porte
sur le contenu, le lexique, la forme syntaxique, le discours médiatique
suppose qu’on s’intéresse plutôt aux modalités
énonciatives et à la place des énonciateurs. On intègre
également les usages et les contextes sociaux du langage.
Les
enjeux d'éducation aux médias et relation avec les théories
de la communication (Urgelli, 2009, p. 163-167)
Piette (2006) identifie une filiation entre les programmes
d’éducation aux médias et les théories de la
communication, notamment celles de l’influence des médias
dans la perspective des effets. Les contenus de cette éducation
aux médias […] montrent leurs filiations aux théories
et recherches sociologiques des médias. Trois courants ponctuent
l’approche de l’éducation aux médias, dont l’un,
défini comme “vaccinatoire” nous paraît toujours
prégnant chez bon nombre d’enseignants […]. Les recherches
sur les médias mettront petit à petit en relief le caractère
actif du récepteur dans des mécanismes de sélection
et d’interprétation, elles s’intéresseront à
la polysémie textuelle ou bien encore aux processus de codage et
de décodage des messages médiatiques (Barthélémy,
1998).
Pour
sortir de ces dérives, Piette (2007) propose de reconnaître
le principe de la « non-transparence des médias »,
qui établit que leurs messages ne doivent pas être abordés
comme le simple reflet de la réalité, mais envisagés
comme des « constructions », des « représentations
» de la réalité. Les médias ne sont ni
des « fenêtres sur le monde », ni des « miroirs
» qui ne font que refléter des images de ce qui se passe.
[…] Ni neutres, ni impartiaux, les médias expriment toujours
un point de vue particulier sur des idées, des valeurs, des croyances
ou des conceptions spécifiques à propos de l’objet
dont ils parlent. Ils sont donc engagés dans un processus actif
de représentation de la réalité. Piette rejoint
ici la définition de Davallon (1992) dans laquelle les médias
sont perçus comme des systèmes symboliques qui construisent,
en les représentant, la réalité et le savoir social.
Dans
la perspective interactionniste, on s’intéresse
à ce que les gens font des médias plutôt
qu’à ce que les médias font aux gens
SOME
DATA ON FRENCH REGIONAL PRESS
Histoire
Parts d'audience
Economie
Une
déontologie spécifique ?
voir
aussi Déclaration des devoirs et des droits des journalistes
(Munich, 1971)
La
Charte de déontologie des Journalistes a été
mise à jour par le Syndicat National des Journalistes
en octobre 2010 (la précédente version de la Charte
datait de 1938).
L'Association
des Journalistes Scientifiques de la Presse d'Information (AJSPI),
qui n'est pas un syndicat, précise que "notre profession,
de plus en plus sous la pression des services de communication et
de l'urgence, doit garder en tête quelques principes fondamentaux.
Elle n'en sera que plus respectée, à la fois par nos
lecteurs, auditeurs, téléspectateurs, et par nos interlocuteurs".
Un
journaliste, digne de ce nom, doit
|
Paris,
Juillet 1918 - révisée en janvier 1938 |
Version
de mars 2011 |
1)
respecter la vérité, quelles qu’en puissent
être les conséquences pour lui-même, et ce,
en raison du droit que le public a de connaître ;
2) défendre la liberté de l’information,
du commentaire et de la critique ;
3) publier seulement les informations dont l’origine
est connue ou les accompagner, si c’est nécessaire,
des réserves qui s’imposent ; ne pas supprimer
les informations essentielles et ne pas altérer les textes
et les documents ;
4) ne pas user de méthodes déloyales pour obtenir
des informations, des photographies et des documents ;
5) s’obliger à respecter la vie privée des
personnes ;
6) rectifier toute information publiée qui se révèle
inexacte ;
7) garder le secret professionnel et ne pas divulguer la source
des informations obtenues confidentiellement ;
8) s’interdire le plagiat, la calomnie, la diffamation,
les accusations sans fondement ainsi que de recevoir un quelconque
avantage en raison de la publication ou de la suppression d’une
information ;
9) ne jamais confondre le métier de journaliste
avec celui du publicitaire ou du propagandiste ; n’accepter
aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs ;
10) refuser toute pression et n’accepter de directives
rédactionnelles que des responsables de la rédaction. |
- •
Prend la responsabilité de toutes ses productions
professionnelles, mêmes anonymes ;
- •
Respecte la dignité des personnes et la présomption
d’innocence ;
- •
Tient l’esprit critique, la véracité,
l’exactitude, l’intégrité, l’équité,
l’impartialité, pour les piliers de l’action
journalistique ; tient l’accusation sans preuve, l’intention
de nuire, l’altération des documents, la déformation
des faits, le détournement d’images, le mensonge,
la manipulation, la censure et l’autocensure, la non
vérification des faits, pour les plus graves dérives
professionnelles ;
- •
Exerce la plus grande vigilance avant de diffuser
des informations d’où qu’elles viennent
;
- •
Dispose d’un droit de suite, qui est aussi un devoir,
sur les informations qu’il diffuse et fait en sorte
de rectifier rapidement toute information diffusée
qui se révèlerait inexacte
;
- •
N’accepte en matière de déontologie
et d’honneur professionnel que la juridiction de ses
pairs ; répond devant la justice des délits
prévus par la loi ;
- •
Défend la liberté d’expression, d’opinion,
de l’information, du commentaire et de la critique
;
- •
Proscrit tout moyen déloyal et vénal pour
obtenir une information. Dans le cas où sa sécurité,
celle de ses sources ou la gravité des faits l’obligent
à taire sa qualité de journaliste, il prévient
sa hiérarchie et en donne dès que possible
explication au public ;
- •
Ne touche pas d’argent dans un service public, une
institution ou une entreprise privée où sa
qualité de journaliste, ses influences, ses relations
seraient susceptibles d’être exploitées
;
- •
N’use pas de la liberté de la presse dans une
intention intéressée ;
- •
Refuse et combat, comme contraire à son éthique
professionnelle, toute confusion entre journalisme et communication
;
- •
Cite les confrères dont il utilise le travail, ne
commet aucun plagiat ;
- •
Ne sollicite pas la place d’un confrère en
offrant de travailler à des conditions inférieures
;
- •
Garde le secret professionnel et protège les sources
de ses informations ;
- •
Ne confond pas son rôle avec celui du policier ou
du juge.
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