Les sciences de la vie et de la Terre au lycée
Education et formation scientifique citoyenne


Benoit URGELLI
Date de mise en ligne : 26 septembre, 2010
Date de dernière mise à jour : 19 mars, 2011

Lycée Marcel Sembat, Venissieux (69) - Lycée Fredéric Fays, Villeurbanne (69)
Année scolaire 2010-2011

Extrait du BO spécial n° 4 du 29 avril 2010, p.1.
"Au lycée, les sciences de la vie et de la Terre sont une voie de motivation et de réussite pour la poursuite de la formation scientifique après le collège et la préparation à l’enseignement supérieur ; elles participent également à l’éducation en matière de santé, sécurité, environnement, de tout élève qui choisira une orientation vers des filières non scientifiques. La discipline vise trois objectifs essentiels :
- aider à la construction d’une culture scientifique commune fondée sur des connaissances considérées comme valides tant qu'elles résistent à l'épreuve des faits (naturels ou expérimentaux) et des modes de raisonnement propres aux sciences ;
- participer à la formation de l’esprit critique et à l'éducation citoyenne par la prise de conscience du rôle des sciences dans la compréhension du monde et le développement de qualités intellectuelles générales par la pratique de raisonnements scientifiques
- préparer les futures études supérieures de ceux qui poursuivront sur le chemin des sciences et, au-delà, les métiers auxquels il conduit ; aider par les acquis méthodologiques et techniques ceux qui s’orienteront vers d’autres voies".
Programme des enseignements au lycée pour les sections générales

POINT ACTUALITE
(Understanding relations between sciences and societies)
Exemple de la propagation du nuage radioactif de Fukushima (Japon), mars 2011
Last update : 19 mars, 2011


Si vous voulez relancer l'animation, cliquer reload
Simulation du transport de la masse d'air polluée par l'accident nucléaire de Tokaimura, le jeudi 30 septembre 1999.
Source : Frédéric Hourdin, Laboratoire de Météorologie Dynamique du CNRS. Institut Pierre Simon Laplace.

AVERTISSEMENT : En l'absence de validation, ces résultats sont donc à prendre avec une extrême prudence. D'autre part, nous ne disposons d'aucune information sur la nature même de la source. Il est fort probable que le nuage contienne très peu d'éléments radioactifs. Il s'agit pour l'instant uniquement de tester notre capacité de réponse.


An animation of the predicted course (15-20 March 2011)

Central Institute for Meteorology and Geodynamics in Vienna (Austria)

D'après New York Times
16 mars 2011

Forecast for Plume's Path
a Function of Wind and Weather


Interactive Feature

AVERTISSEMENT : A forecast by the Comprehensive Nuclear Test Ban Treaty Organization (CTBTO) shows how weather patterns this week might disperse radiation from a continuous source in Fukushima, Japan. The forecast does not show actual levels of radiation, but it does allow the organization to estimate when different monitoring stations, marked with small dots, might be able to detect extremely low levels of radiation. Health and nuclear experts emphasize that any plume will be diluted as it travels and, at worst, would have extremely minor health consequences in the United States.




L'évolution du nuage radioactif

Le Monde, 17 mars 2011


Catastrophe de Fukushima : l’angoissant périple du nuage
D'après Le Parisien
Vincent Mongaillard, 17 mars 2011


Selon Jean-Marc Peres, chef de service de surveillance de la radioactivité dans l’environnement à l’IRSN, « il est fort probable que l’on détecte le passage du nuage à partir de la semaine prochaine sur notre territoire ». Il assure néanmoins qu’en raison du phénomène de dispersion et de dilution des particules, le danger pour notre santé est nul. « Le niveau de radioactivité sera en deçà du seuil nocif, c’est une certitude », répète-t-il. La ministre de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, parvient à la même conclusion : « Si on va au bout du scénario catastrophe », l’accident nucléaire de Fukushima pourrait entraîner des retombées radioactives dans l’Hexagone, mais à des niveaux ne posant pas de « problème sanitaire ».


CTBTO to share data with
the International Atomic Energy Agency (IAEA) and the World Health Organization (WHO)

18 march 2011



Radiation data from Japanese disaster
starts to filter out

Nature - Published online 17 March 2011

Lars-Erik De Geer, research director of the Swedish Defence Research Institute in Stockholm, which has access to the CTBTO data and uses it to provide the foreign ministry and other Swedish government departments with analyses, says that the data show high amounts of volatile radioactive isotopes, such as iodine and caesium, as well the noble gas xenon. But so far, the data show no high levels of the less volatile elements such as zirconium and barium that would signal that a large meltdown had taken place — elements that were released during the 1986 reactor explosion in Chernobyl in the Ukraine.

[...] The radioactive plume will spread around the hemisphere within weeks, he predicts, but the levels of radioactivity outside Japan will not be dangerous. The levels in Japan itself, outside the immediate vicinity of the Fukushima power plant, "wouldn't scare me", he adds.




An animation of the predicted course (15-20 March 2011)
using maps of radioactive spread based on atmospheric transport models, which incorporate weather forecasts


Central Institute for Meteorology and Geodynamics in Vienna (Austria)



POINT ACTUALITE
(Understanding relations between sciences and societies)
Risques sismiques (Japon), mars 2011
Last update : 19 mars, 2011


Le séisme du 11 mars 2011 au Japon (durée : 17 min)
:
Les interviews de deux géophysiciens et de deux spécialistes du nucléaire.


Nature, vol. 471, p. 274
Published online 15 March 2011

The last giant tsunami recorded in Sendai struck in 869. Judging from geological traces of two even older tsunami deposits, Koji Minoura, an Earth scientist at Tohoku University in Sendai, and his colleagues proposed in 2001 that giant waves visit the region about every 800 – 1,100 years (K. Minoura et al. J. Nat. Disaster Sci. 23, 83–88; 2001). Because the last one came in the ninth century, the researchers wrote, "the possibility of a large tsunami striking the Sendai plain is high"

Koji Minoura and his colleagues worked at the Institute of Geology and Paleontology (Graduate School of Science), the Disaster Control Research Center (Graduate School of Engineering) and the Department of Civil Engineering....

 

Nature, Vol. 471, p. 270
17 March 2011

 

Most of the devastation seen after the magnitude-9.0 earthquake that struck Japan on 11 March was caused by the subsequent tsunami wave, which has left thousands dead. The tsunami was the largest ever measured in the open ocean by the US National Oceanic and Atmospheric Administration (which tracked its spread across the Pacific Ocean, pictured). According to local reports, the tsunami reached more than 10 metres in height when it hit Japan’s Sanriku coast barely 30 minutes after the quake. Along flat coasts, it spread hundreds of metres inland, with waves high enough to flow over concrete sea walls supposed to protect infrastructure. Thanks to the wave’s long travelling time across the Pacific Ocean, and a sophisticated early-warning system, it caused only minor damage elsewhere around the Pacific

 

CTBTO contributes to tsunami warning following the earthquake in Japan
11 March 2011










Rappel sur le socle commun de connaissances et de compétences scientifiques

Acquisition d'un socle commun de connaissances et de compétences
Extrait du JO du 12-7-2006 – Encart BO n° 29 du 20 juillet 2006

Les principaux éléments de la culture scientifique et technologique
Il s’agit de donner aux élèves la culture scientifique nécessaire à une représentation cohérente du monde et à la compréhension de leur environnement quotidien ; ils doivent saisir que la complexité peut être exprimée par des lois fondamentales. Des approches concrètes et pratiques des mathématiques et des sciences, faisant notamment appel à l’habileté manuelle (par exemple, travailler un matériau, manipuler des volumes, en réaliser), aident les élèves à comprendre les notions abstraites. Les mathématiques, les sciences expérimentales et la technologie favorisent la rigueur intellectuelle constitutive du raisonnement scientifique.

La culture scientifique et technologique
Les sciences expérimentales et les technologies ont pour objectif de comprendre et de décrire le monde réel, celui de la nature, celui construit par l’homme ainsi que les changements induits par l’activité humaine. Leur étude contribue à faire comprendre aux élèves la distinction entre faits et hypothèses vérifiables d’une part, opinions et croyances d’autre part.

Pour atteindre ces buts, l’observation, le questionnement, la manipulation et l’expérimentation sont essentiels, et cela dès l’école primaire, dans l’esprit de l’opération “La main à la pâte” qui donne le goût des sciences et des techniques dès le plus jeune âge.

Les notions complexes (relatives à l’ADN, aux gènes, à la tectonique des plaques), dont les élèves entendent parler dans la vie courante, sont abordées de manière adaptée. La présentation de l’histoire de l’élaboration des concepts, en mobilisant les ressources de toutes les disciplines concernées, constitue un moyen efficace d’aborder la complexité : la perspective historique contribue à donner une vision cohérente des sciences et des techniques ainsi que de leur développement conjoint. Les élèves doivent comprendre que les sciences et les techniques contribuent au progrès et au bien-être des sociétés

[...]

Attitudes [ou savoir être en sciences]
L’appréhension rationnelle des choses développe les attitudes suivantes :

  • le sens de l’observation ;
  • la curiosité pour la découverte des causes des phénomènes naturels, l’imagination raisonnée, l’ouverture d’esprit ;
  • l’esprit critique : distinction entre le prouvé, le probable ou l’incertain, la prédiction et la prévision, situation d’un résultat ou d’une information dans son contexte ;
  • l’intérêt pour les progrès scientifiques et techniques ;
  • la conscience des implications éthiques de ces changements ;
  • l’observation des règles élémentaires de sécurité dans les domaines de la biologie, de la chimie et dans l’usage de l’électricité ;
  • la responsabilité face à l’environnement, au monde vivant, à la santé.

Connaissances [ ou savoirs scientifiques]
À l’issue de la scolarité obligatoire, tout élève doit avoir une représentation cohérente du monde reposant sur des connaissances. Chacun doit donc :

• savoir que l’Univers est structuré, du niveau microscopique (atomes, molécules, cellules du vivant), au niveau macroscopique (planètes, étoiles, galaxies) ;
• savoir que la planète Terre est un des objets du système solaire, lequel est gouverné par la gravitation ; présente une structure et des phénomènes dynamiques internes et externes ;
• savoir que la matière se présente sous une multitude de formes, sujettes à transformations et réactions ; organisées du plus simple au plus complexe, de l’inerte au vivant ;

• connaître les caractéristiques du vivant : unité d’organisation (cellule) et biodiversité ; modalités de la reproduction, du développement et du fonctionnement des organismes vivants ; unité du vivant (ADN) et évolution des espèces ;
• savoir que l’Univers, la matière, les organismes vivants baignent dans une multitude d’interactions et de signaux, notamment lumineux, qui se propagent et agissent à distance ;

• savoir que l’énergie, perceptible dans le mouvement, peut revêtir des formes différentes et se transformer de l’une à l’autre ; connaître l’énergie électrique et son importance ; connaître les ressources en énergie fossile et les énergies renouvelables ;
• savoir que la maîtrise progressive de la matière et de l’énergie permet à l’homme d’élaborer une extrême diversité d’objets techniques, dont il convient de connaître les conditions d’utilisation ; l’impact sur l’environnement ; le fonctionnement et les conditions de sécurité ;

• maîtriser des connaissances sur l’homme : unicité et diversité des individus qui composent l’espèce humaine (génétique, reproduction) ; l’organisation et le fonctionnement du corps humain ; le corps humain et ses possibilités ; influence de l’homme sur l’écosystème (gestion des ressources, ...) ;

• être familiarisé avec les techniques courantes, le traitement électronique et numérique de l’information et les processus automatisés, à la base du fonctionnement d’objets de la vie courante.

Capacités [ou savoir faire en sciences]
L’étude des sciences expérimentales développe les capacités inductives et déductives de l’intelligence sous ses différentes formes. L’élève doit être capable :

• de pratiquer une démarche scientifique : savoir observer, questionner, formuler une hypothèse et la valider, argumenter, modéliser de façon élémentaire ; comprendre le lien entre les phénomènes de la nature et le langage mathématique qui s’y applique et aide à les décrire
• de manipuler et d’expérimenter en éprouvant la résistance du réel : participer à la conception d’un protocole et le mettre en œuvre en utilisant les outils appropriés, y compris informatiques ; développer des habiletés manuelles, être familiarisé avec certains gestes techniques ; percevoir la différence entre réalité et simulation ;
• de comprendre qu’un effet peut avoir plusieurs causes agissant simultanément, de percevoir qu’il peut exister des causes non apparentes ou inconnues ;
• d’exprimer et d’exploiter les résultats d’une mesure ou d’une recherche et pour cela : utiliser les langages scientifiques à l’écrit et à l’oral ; maîtriser les principales unités de mesure et savoir les associer aux grandeurs correspondantes ; comprendre qu’à une mesure est associée une incertitude ; comprendre la nature et la validité d’un résultat statistique ;
• de percevoir le lien entre sciences et techniques ;
• de mobiliser ses connaissances en situation, par exemple comprendre le fonctionnement de son propre corps et l’incidence de l’alimentation, agir sur lui par la pratique d’activités physiques et sportives, ou encore veiller au risque d’accidents naturels, professionnels ou domestiques ;
• d’utiliser les techniques et les technologies pour surmonter des obstacles.


Benoit URGELLI, septembre 2010