Enseignement les sciences et les technologies à l'école primaire
Former à la pensée complexe, critique et divergente
Master MEEF 2017, 2018 et 2019, Université de Lyon

Benoît Urgelli, Julie Enon et Abdel Benlechhab
last up-date : 30-avr-21

Voir ici la présentation du cadre général,
les attentes éducatives, les ressources, les programmes de l'enseignement scientifique à l'école primaire

Objectifs 2019 : Etre capable de définir les objectifs éducatifs généraux d'une séquence (à quoi ça sert de savoir cela, pour des élèves, futurs citoyens ?) et des objectifs spécifiques pour chaque séance (savoir différencier « séance » et « séquence » - "objectifs éducatifs", "objectifs de connaissances" et "objectifs de compétences" - "connaissances", "capacités" et "attitudes" - Savoir didactiser un document scientifique original.

Modalités d’évaluation de l'année 2018, à rediscuter avec le formateur Abdel BENLECHHAB pour l'année 2019 : réalisez un livret scientifique et pédagogique de 2 pages, à rendre avant les vacances de Noël, ou au plus tard pour le 10 janvier 2018 au format pdf. Le livret de 6000 signes (espaces compris) présentera une activité pédagogique de classe, dans un cycle de votre choix de l'école primaire, de 20 à 45 min, et les fondements scientifiques associés, sur des thèmes comme le vivant, la matière, les objets techniques, le système Terre, et/ou l'univers.

  • Recommandations pour un enseignement des sciences ouvert !

L'enseignement de sciences et de technologies doit être le plus interdisciplinaire possible, avec un travail sur des compétences qui fondent les sciences : des compétences langagières, orales ou écrites, l’expression d’idées, le sens de la négociation et de l’écoute, la créativité, la modestie, la remise en cause de certitudes, le doute argumenté, la recherche de preuves, en lien avec des questions d’histoire, de géographie, mais aussi artistiques, philosophiques, éthiques, citoyennes et politiques (Education au développement durable).

Un enseignant de sciences doit veiller à :

  • développer la curiosité,
  • être à l’écoute de la créativité,
  • favoriser la collaboration,
  • accepter l'expression d'un doute,
  • développer l’esprit critique,
  • encourager l’argumentation raisonnée et nuancée.

L’enseignant doit aussi favoriser différentes approches, qui permettent aussi de travailler les habiletés manuelles et expérimentales :
- Des approches par le questionnement et la problématisation
- D
es approches par l’observation
- Des approches par la manipulation
- Des approches par la documentation
- Des approches par la modélisation (afin de construire de petits modèles explicatifs).

Actuellement, dans l’enseignement des sciences, la focale est mise sur l’émission d’hypothèses, que l’on va ensuite travailler collectivement. L’objectif est donc de trouver l'hypothèse explicative dont le caractère scientifique sera de se laisser soumettre au test de résistance à la réfutation collective. La différence principale entre les "énoncés scientifiques" et les croyances religieuses est que la croyance religieuse ne laisse pas de place au doute. En effet, en cas de doute, elle se réfère aux écritures et aux textes sacrés. Il est donc à exclure tout discours d'autorité ou de certitude ("fumer tue", "l'homme est responsable du changement climatique") lorsqu’on pratique les sciences.

L'ouverture d'esprit, selon Dewey, 1933 impose qu'aucune question ne soit qualifiée de "bête", que l'on peut se tromper, que cela est riche d’enseignement, et que toutes les questions sont acceptables. Cela nécessite donc une pédagogie ouverte à la critique, à la pluralité des savoirs, à la complexité et à l'incertitude du réel. En sciences, il est donc important que les élèves aient le droit de tout proposer et de tester les hypothèses qui méritent une investigation approfondie.


John Dewey, 1930
Academic, Educator, Philosopher (1859–1952)

Open-mindedness, L’ouverture d’esprit : la définition de John Dewey dans la seconde édition de How We Think, 1933, p.30 :

Cette attitude peut être définie comme une indépendance à l’égard des préjugés, de l’esprit partisan et autres habitudes de ce genre qui ferment l’esprit et le rendent peu disposé à considérer de nouveaux problèmes et à accueillir de nouvelles idées. […] Cette attitude implique le réel désir d’entendre plusieurs points de vue, de porter attention aux faits, quelle que soit la source d’où ils proviennent, d’examiner avec soin d’autres possibilités, de reconnaître la possibilité de l’erreur même pour les croyances qui nous sont les plus chères.
La paresse mentale est l’un des grands facteurs de fermeture de l’esprit aux idées nouvelles. La pente du moindre effort et du moindre ennui est déjà creusée dans l’esprit. Changer de vieilles croyances exige un travail pénible. La vanité pousse souvent à considérer comme un signe de faiblesse le fait de reconnaître qu’une croyance à laquelle nous adhérions est fausse. Nous nous identifions tellement à nos idées qu’elles deviennent nos « chéries », nous nous dressons pour les défendre, nous fermons nos yeux et nos oreilles à toute idée différente. Nos craintes inconscientes nous conduisent aussi à adopter des attitudes purement défensives qui, agissant telle une armure, nous ferment aux nouvelles conceptions et nous empêchent même de faire de nouvelles observations.
L’effet cumulé de ces forces ferme notre esprit et provoque un repli sur soi qui nous coupe des nouvelles relations intellectuelles dont nous avons besoin pour apprendre. Le meilleur moyen de les combattre est de cultiver cette sensibilité spontanée à la nouveauté et cette curiosité de tout instant pour le nouveau qui constituent l’essence d’un esprit ouver
t.

Les sciences sont aussi une pratique communicationnelle, individuelle et collective, à l’écrit comme à l’oral (argumentation, problématisation). C’est donc l’occasion de développer le domaine 1 du SCCC « Les langages pour penser et communiquer », en apprenant à exprimer une hypothèse, à contredire en justifiant, à argumenter, à convaincre et à prouver, sans argument d’autorité et sans jugement de valeurs.

  • Pourquoi enseigner les sciences ?

Qu’est-ce que les sciences ? Pourquoi les enseigner ? Ces questions sont souvent posées à l'oral du concours. La réponse « c’est au programmes » n’est évidemment pas pertinente. En posant cette question, on interroge la perception des enjeux éducatifs de cet enseignement, c'est à dire en quoi l'enseignement scientifique peut constituer une éducation à la citoyenneté.

Avec l'enseignement des sciences, ll s’agit d’apprendre aux enfants à avoir un rapport au monde qu’ils n’ont pas intuitivement. Au cycle 3 notamment, il est rappelé que « Les sciences permettent d’explorer, de questionner et de comprendre le monde ». Néanmoins, les sciences ne constituent pas la seule entreprise humaine capable de réaliser un tel travail.  La religion par exemple, et l’univers des croyances, des superstitions ou de la mythologie, véhiculent également des représentations sociales qui tentent d’expliquer le monde. Au cours de l’histoire des sociétés occidentales, notamment au 16ème siècle, sciences et croyances vont proposer des discours contradictoires pour expliquer le monde, et notamment la place de la Terre dans l’univers. Au 19eme siècle, ce sera la question des origines de l'Homme qui verra les représentations créationnistes s'opposer aux représentations évolutionnistes. Au 19ème siècle, c’est la place de l’homme et sa création qui va susciter des conflits entre l'église catholique et la communauté scientifique. C’est l’époque de Darwin : l’homme n’est pas le descendant d’Adam et Eve mais bien le résultat d’une évolution.

  • La croyance au Père Noel, Petite Souris, Cigogne... : quelle posture à adopter lorsque des enfants évoquent l'existence du père noël ou de la petite souris, ou la cigogne, au détour d'un enseignement (sur les dents par exemple, ou sur la découverte des milieux polaires...) ? Les positions des étudiants varient entre 1. l'évitement de réponses ou l'approbation à demi-mots, pour ne pas entrer en conflit avec les croyances culturelles et familiales, et pour ne pas "gâcher la fête", "la magie de Noel"... 2. la démonstration qu'il s'agit d'un mythe, d'un conte, dont on peut expliquer l'origine sociale et culturelle, et que l'on peut confronter au passage à d'autres 'histoires" du même genre, dans d'autres pays, pour relativiser et ouvrir à la diversité, au risque que l'enfant rentre à la maison avec la sensation qu'on l'embobine un peu....
  • L'anecdote de Nadine HUSSON (enseignante, Ecole du Chapoly, Tassin La Demi-Lune, 13 novembre 2015) : jeune enseignante, je me suis trouvée dans cette posture que vos étudiants redoutent (à juste titre du reste...). Des enfants (GS: 5 ans) ont entamé un débat lors d'une petite assemblée autour du Père Noël, chacun "défendant" avec parfois une certaine véhémence sa croyance. J'ai fait le choix de les laisser échanger...et puis...un enfant, Clément, dont 30 ans après, je me souviens encore le prénom a clôt la discussion avec tellement de sagesse que je me suis laissée guider depuis par ses mots ... Je vous livre donc ceux-ci: "et bien....le Père Noël...c'est un peu comme Dieu....on ne peut pas dire qu'il n'existe pas puisque tout le monde en parle...après, on y croit ou on n'y croit pas...."  ces quelques mots, simples, n'ont pas besoin de démonstration...
  • La proposition de Françoise CARRAUD (enseignante et chercheure au laboratoire Education, cultures et politiques, Université de Lyon, 16 novembre 2015) : l’essentiel est de faire réfléchir les enfants sur la distinction entre croire et savoir, pas si simple, y compris pour les adultes. C'est le fondement de toute l'éducation scolaire. Et un débat philo sur cette question, bien construit et bien animé, peut aider...
  • La réponse de Raphaelle RAAB (formatrice d'enseignant, docteure en Sciences de l'éducation, 12 novembre 2015) : Pour ma part, cela dépend de l'âge tout d'abord. Disons que jusqu'en grande section de maternelle, je prends les histoires de Père Noël ou de petite souris sous l'angle "il y a des gens qui croient/pensent que" et "d'autres gens qui au contraire croient/pensent que", laissant s'exprimer les élèves sur les différentes "positions", mais sans moi-même me positionner. Il y a une part de rêve et de folklore familial là-dedans qui crée parfois une vraie complicité avec leurs parents, qui n'en ont plus toujours tant que cela sur d'autres plans, avec leurs enfants. Ce n'est pas toujours une bonne idée de briser cela pour les familles. Donc quand il s'agit de Père Noël ou de petite souris, je dis toujours, "dans les histoires de père Noël, on dit qu'il existe", "ceux qui croient au Père Noël racontent que ..." Et je peux certifier que c'est bien ce qu'ils racontent. C'est différent quand il s'agit de chantage au père Noël ou autre. Cela marque une limite à ce que je te dis là.
    On peut même en faire une situation d'apprentissage de la tolérance et de la générosité. Quand la situation reste "saine" (pas de chantage), j'ai plutôt l'attitude rêveuse de "Alors si c'était vrai, comme le pensent certaines personnes, alors... " (et on joue à rêver, ... même si on laisse aussi s'exprimer les arguments "scientifiques" disant que ce n'est pas possible etc.). On joue alors à comprendre pourquoi cette croyance est une ressource, pourquoi elle est agréable avant de se demander si elle est vrai. On travaille à comprendre ce qui motive des personnes à vouloir que ce soit vrai, avant de juger de leur bon sens. Tout le travail est alors d'éviter l'affrontement entre ceux qui y croient et ceux qui n'y croient pas "parce qu'ils ont raison" (c'est bien ce qui conduit à l'affrontement toutes les religions du livre : ils savent et ont raison sur les autres qui ne savent pas, alors que le polythéisme et le synchronisme religieux des romains, par exemple, ne produisait pas cela).
    Finalement pour revenir à la petite souris &Co, s'instaure une complicité, parfois, entre l'enseignant et les enfants qui définitivement savent que ce sont des histoires (et nous "savons que nous savons") ... et ceux qu'on laisse généreusement rêver encore un peu parce qu'ils en ont envie, sans les "brutaliser" ni les moquer.
    La tolérance entre "ceux qui croient" et "ceux qui ne croient pas", tant que le rêve n'est pas un cauchemard (cf la dérive de certaines religions et croyances), c'est à dire tant que les valeurs portées sont positives, acceptables, la tolérance commence par accepter que l'autre pense différemment de moi, et de ne pas systématiquement imposer ma propre croyance, ni mon scientisme même s'il est fondé et que je le "sais". Je pense qu'il est utile de privilégier un dialogue qui autorise chacun d'exprimer ce qu'il croit, donc l'argumentation, sans pour autant condamner les rêves qui sont aussi structurants pour le développement des enfants. De même que ce lieu commun pédagogique : "je te crois non pas parce que tu me séduis, que tu m'impressionnes ou parce que tu me fais peur, mais parce que tes arguments ou les observations que tu m'aides à réaliser m'ont convaincue"
    Toute la question est de juger de la limite, lors de l'enseignement scientifique en "découverte du monde"; tout ne se vaut pas évidemment : les éclairs sont un phénomène naturel explicable, pas Zeus qui se met en colère.... mais... il y a bien longtemps les grecs pensaient que... C'est de l'épistémologie des sciences que d'intégrer la croyance de départ au nouveau savoir, pour la débusquer et changer les représentations.
  • Voir aussi Bronner, G. (2004). Contribution à une théorie de l'abandon des croyances : la fin du Père Noël. Cahiers internationaux de sociologie, 116(1), 117-140.

Progressivement, les sciences ont construit une autonomie vis-à-vis de la religion, une autonomie fondée sur la capacité à produite des connaissances à partir d'une démarche compréhensive, méthodique, soumise à la critique collective et laissant place au doute. Ainsi, elles ont réussi à devenir une autorité aussi importante que les autorités politiques et religieuses dans la capacité à dire le vrai. Dans certains pays, elles sont d’ailleurs en alliance avec les politiques et/ou avec les religions. Le Vatican par exemple, a sa propre académie des sciences.

La particularité de la pratique scientifique est qu’elle est située socio-historiquement, ses énoncés sont construits collectivement et sont valables tant qu’ils résistent à la réfutation. C’est donc cette résistance à la réfutation, aux tentatives d'invalidation, qui fait sa force. De plus, les sciences ont la particularité de rechercher des explications pour lesquelles Dieu et les hypothèses métaphysiques sont exclus.  Ainsi, toutes les explications scientifiques ne mobilisent que des ressources matérielles, les ressources de la nature. De fait, les explications sont matérialistes, naturelles, en opposition aux explications spiritualistes et surnaturelles.

Enfin, il existe une troisième particularité des sciences, c'est le postulat selon lequel on peut tout expliquer par la raison humaine. Cette raison explicative est construite collectivement, par le procédé du « doute permanent », et la recherche de preuves qui résistent à la réfutation (preuves tangibles pour reprendre l'expression du sociologue des controverses Francis Chateauraynaud, 2004).

Si l'on enseigne les sciences, c'est donc que l'on estime que les sciences constituent un mode de pensée particulier, une pensée complexe, critique, réflexive et flexible, divergente, qui mérite de faire partie de la culture des jeunes générations mais également de leur approche citoyenne des questions socialement vives, avec une vision du monde et une action raisonnée et nuancée.

L’éducation aux sciences vise à :

  • développer et entretenir le CURIOSITE et l'ENVIE DE COMPRENDRE la diversité du monde et des sociétés qui les entoure
  • développer le PLAISIR de pratiquer des démarches d'investigation raisonnée (observations, expérimentations, modélisations du réel)
  • développer la COMPREHENSION de NOTIONS DE SCIENCES et des IDEES SUR LES SCIENCES et leur place dans la société, notamment dans la prise de décision citoyenne responsable
  • permettre à chacun de FAIRE DES CHOIX informés et nuancés et AGIR de façon éthique et responsable, tant pour son "bien" que pour celui des sociétés et des écosystèmes
  • développer des COMPETENCES DE NATURE SCIENTIFIQUE (capacité à collecter et à utiliser des éléments de preuve d’une assertion, problématiser, argumenter en prenant en compte des dimensions socioscientifiques)
  • Vidéo sur les apprentissages d'attitudes scientifiques (ici à la maternelle !) :

    Travailler sur une séquence à l’école maternelle (MS et GS), « Découvrir le monde vivant : Expérimentation et Recherche autonome »
    Réalisée par Marceline GADPAILLE, enseignante à l'école maternelle de Venette - durée totale : 37 min - 2008
 

 

  • Dans la seconde partie du DVD, à la minute 05'36, l'auteure présente une séquence sur "Apprendre à observer". Elle conduit les enfants à comprendre que le dessin est une activité de modélisation du réel, une simplification "non coloriée" mais "ressemblante" du réel, pour reprendre les termes des enfants de maternelle. Maitresse Marceline les pousse ensuite à travailler sur les critères de ressemblances et de différences entre les individus de différentes espèces, appartenant à la famille des insectes. L'activité se termine par la réalisation d'un dessin d'observation qui permet de vérifier la compréhension à l'échelle individuelle.

Activités : réaliser une séance de 45 min sur le Moustique Tigre (Aedes albopictus)

Du latin albus « blanc » et pingo « peindre, orner », Aedes albopictus (Skuse, 1894) est originaire d’Asie du Sud-Est. Il est reconnaissable par la présence d’une ligne médiane d’écailles blanches sur le thorax. Ce moustique, fréquent dans son aire d’origine (y compris en Asie tempérée, Chine, Japon, Corée), a été décrit pour la première fois à Calcutta en Inde....

En utilisant le matériel fourni (loupes, albums de jeunesse et ouvrage de Milan Editions, illustrations anatomiques, physiologiques, écosystémiques, la citation de Gustave Flaubert) et des ressources externes, en précisant les objectifs éducatifs visés et les situations pédagogiques imaginées pour atteindre ces objectifs. On réalise qu'il est plus pertinent d'entrer dans l'enseignement par la définition d'un objectif éducatif général de séquence, qui sera ensuite décliné en séances, et donc en sous-objectifs, sans perdre de vue l'objectif éducatif général !


« Moustique : plus dangereux que n’importe quelle bête féroce », résume avec humour Gustave Flaubert dans son dictionnaire des Idées reçues (1910).


Source : blog "aie ca pique
"


Activités de type ancrages multiples
(dessin, observation, pattes articulés, ecriture, homophone "sang, sens, cent")


Les pièces buccales des insectes peuvent être de type macheur-broyeur (A, sauterelle, criquet, A), du type lecheur-suceur (B, mouche, abeille), de type siphonant ou suceur (C, papillon), type piqueur-suceur (D, moustique, taon).
Légende: a, antennes; c, oeil composé; lb, labium; lr, labrum; md, mandibules; mx, maxillaires.
Source : Wikipedia, 2007


Exemple de la place du Moustique dans un écosystème de type mare ou étant, sous nos latitudes !
(à comparer avec d'autres régions et d'autres espèces de Moustique. Source : Bioindication des ECOsystèmes des Mares et Etangs, projet BECOME
Avec les élèves, on réfléchit aux conséquences de la lutte humaine contre le Moutique sur l'équilibre des espèces dans l'écosystème.


Quelques pistes d'investigation scientifique sur le moustique et objectifs éducatifs associés ont été élaborés avec une équipe de 30 étudiants de Master M1 MEEF de l'ISPEF le 25 octobre 2019 :

Attention à ne pas proposer que des séances descriptives et d'observation, visant uniquement l'acquisition de connaissances. Parmi les objectifs éducatifs généraux, on peut vouloir montrer que le moustique a des liens de parenté avec d'autres espèces de Moustique (3523 espèces de moustiques sont inventoriées au niveau mondial, parmi lesquelles 300 piquent l'homme), les insectes mais plus généralement le monde vivant (parenté et diversité sont donc deux aspects du vivant).

On peut également vouloir débattre de la place du Moustique dans les écosystèmes (ici et ailleurs !), en s'interessant à son mode d'alimentation (piqueur-suceur) et à sa reproduction, et à sa place dans les réseaux trophiques. Sa répartition à l'échelle mondiale permet de questionner la responsabilité de l'homme dans le brassage des espèces à l'échelle des écosystèmes, et des conséquences pour les équilibres écosystémiques locaux de ce brassage géographique des espèces.

La comparaison avec une carte mondiale de répartition du paludisme, dengue, chikungunya, fièvre jaune, encéphalite japonaise, virus du Niloccidentale… (au total, plusieurs millions d’infections et des centaines de milliers de décès estimés chaque année) permet de questionner des liens causaux entre maladies et présence de l'insecte. Des conséquences en terme de santé humaine et de responsabilité de l'homme dans la propagation de maladies infectieuses, sont donc un angle d'attaque important d'un travail didactique sur la Moustique Tigre.

Finalement, l'objectif encore plus général est donc de discuter des conséquences de l'action humaine et de la responsabilité de l'homme sur les équilibres écosystémiques, de ce que l'on PEUT faire (en ayant ses connaissances scientifiques sur le cycle de vie, sur l'espèce dans l'écosystème, sur sa mobilité géographique) mais également de ce que l'on a le DROIT de faire (question d'éthique) ! Le projet éducatif est donc celui d'une éducation à la responsabilité en matière d'environnement et de développement durable !

Quelques ressources complémentaires :
https://www.lacitedesinsectes.com/decouvrez-les-insectes/la-vie-d-un-insecte
https://signalement-moustique.anses.fr/signalement_albopictus/sinformer
https://www.reseau-canope.fr/tdc/tous-les-numeros/la-genetique/videos/article/des-genes-responsables-de-la-resistance-des-moustiques-aux-insecticides.html

  • Comment réaliser les fondements scientifiques ?

On pourra rentrer dans la présentation des connaissances par l’histoire socioscientifique du concept, ou par une question d’actualité, ou par une question pratique et professionnelle, ou par une question profane, etc.

Ressources (voir aussi ici) :


Wikipédia, chacun sait ce qui lui plait

France culture, La méthode scientifique
19/09/2018
  • Les programmes de cycle 3 et de cycle 4
  • Des manuels cycles 3 et de cycle 4
  • EDUSCOL et ses fiches de connaissances
  • Les Tavernier (2002, 2006, 2009)
  • Revues et sites de professionnels de l’enseignement (site académique, La Main à la pâte,..)
  • Encyclopédies (Wikipedia, Universalis notamment) et ouvrages généraux faisant l’état des connaissances sur une question
  • Les magazines et doumentaires d'actualité des sciences généralistes (Science et vie junior, Journal du CNRS, C’est pas sorcier, Futura-sciences, etc.) dont la spécialité est la mise en récit et une problématisation des sciences et des techniques souvent engageante et motivante pour les lecteurs, et donc probablement pour nos publics scolaires...

Entre les différents cycles, il existe une progressivité qui repose sur l’hypothèse que les élèves vont développer avec le temps des compétences intellectuelles et langagières qui font que l’on ne peut pas faire les mêmes choses en fonction des cycles. On observe qu’au cycle 3, on rajoute la dimension Terre, environnement terrestre et extraterrestre. On s’éloigne ansi de l’univers de référence des élèves, un univers à la fois local et familier.

Cycle 1
3-6 ans
Cycle 2
6-9 ans
Cycle 3
9-12 ans

VIVANT

MATIERE

OBJETS TECHNIQUES

VIVANT

MATIERE

OBJETS TECHNIQUES

TERRE, UNIVERS

VIVANT

MATIERE

OBJETS TECHNIQUES

Que doivent savoir et faire les enfants
dans la partie « matière et objets techniques » ?
Que doivent savoir et faire les enfants
dans la partie « matière et objets techniques » ?
Que doivent savoir et faire les enfants
dans la partie « matière et objets techniques » ?

Les élèves doivent être capables d’utiliser des objets et des matières différentes pour construire des maquettes, en utilisant des plans ou des instructions de montage. C’est également l’occasion de commencer à entre dans la numération.

Ils doivent aussi savoir utiliser des outils appropriés à une tâche particulière comme « lier », « couper », « coller », « déchirer », "assembler", "peindre", « colorier », etc.
On les invite aussi à utiliser des objets numériques : la tablette, l’appareil photo... On peut même leur faire utiliser une souris pour travailler la motricité fine et le repérage spatiale.

Cela peut aussi être l’occasion de leur montrer des objets anciens, servant à la même chose : un ancien appareil photo, un ancien ordinateur, une ancienne horloge,... des objets d'un passé proche à un passé plus ancien (grand parent et arrière grand-parent), voire très ancien, celui des grecs, des égyptiens, des mondes de l'Orient et de l'Asie ancienne.

On veillera à alterner les temps individuels et les temps collectifs dans la découverte de ces objets et de ces matières.

  • Les objets techniques
    On va travailler sur des objets fabriqués par l’homme, plus ou moins articulés, conduisant de l’énergie électrique (on introduit alors les termes de « conducteurs » et « isolants »). On travaille sur les circuits électriques en respectant les règles de sécurité.
    On cherche aussi, d’un point de vue du questionnement, à poser des premiers raisonnements logiques. Pour cela, on utilise des mots, pour formaliser des questions complètes du genre comment expliquer que ?. On formule ensuite des hypothèses explicatives.
    C’est l’occasion aussi de leur montrer que les objets ont un cycle de vie, et donc une naissance, qu'ils sont fabriqués par l’homme (et n'arrivent pas par magie, au risque de désenchanter Nöel), en leur montrant comment se déroule le procédé (visite d’usine qui fabriquent des jouets) à mpartir des matériaux brutes.
  • La matière
    Au cycle 2, on essaie de comprendre ce qu’est la matière, autrement dit, tout ce qui a une masse. On réalise aussi que, sous l'effet de température mais aussi de la pression, la matière change d’état. On travaille essentiellement sur l’eau, en introduisant les termes scientifiques de condensation, de solidification, etc... On commence à parler de gaz comme étant une matière, ayant donc une masse volumique. Même s'il est invisible, l’air est également une matière, qui a une masse, un volume et que l’on peut comprimer.

On va développer la communication écrite, individuelle et collective. et commencer à poser les premiers questionnements de développement durable : peut-on, doit-on continuer à agir comme cela ? Que risque-t-il de se passer si l’on continue ?

  • Matériaux et objets
    il s’agit de :
    - Savoir comment on conçoit les objets,
    - Savoir comment les objets ont évolués au cours du temps,
    - Concevoir un objet, comme une solution à un problème technique,
    - Imaginer comment pourrait évoluer un objet donné pour la génération suivante, c'est à dire dans 20-25 ans.
  • Matière, mouvement, énergie et informations
    Il s’agit de montrer aux enfants que :
    - la matière prend différents états, qu’ils sont capables de nommer, décrire.
    - Etre capable de décrire les mouvements (rectiligne, circulaire, coliforme...) et de les mesurer.
    - Savoir d’où viennent les énergies que l’on utilise : électrique, nucléaire, thermique, chimique...
    - Savoir ce qu’est un signal (= une grandeur physique mesurable) et une information (= le message). On travaille sur la communication entre les animaux, comment communiquent-ils entre-eux ?
  • Sujets choisis en décembre 2017

L’évolution des éoliennes
L’évolution de l’automobile
L’évolution de la trottinette
La mesure du temps dans l'histoire humaine
L'évolution de la balance

Voir dans l’obscurité : histoire des innovations
L'histoire des consoles de jeu
Evolution des supports de musique
Evolution de l'ordinateur
Résistance des matériaux au vent
La conversion et conservation énergétique (mécanique, à l’électrique)
La diversité des objets célestes la nuit (« ciel étoilé »)
Les signaux de la communication animale inter-individuelle
Le modèle général de la communication individuelle (homme)
Sixième continent et les déchets
L'évolution des glaces polaires
Evolution des téléphones portables
Cycle de l’eau et les changements de l’état de la matière
L’air existe
Mélange de solutions et pollution
Les énergies renouvelables : le biogaz
Les propriétés des mélanges
Le cycle de vie d’un objet : la bouteille plastique, bouteille en verre : https://www.nestle-waters.fr/embouteiller-recycler/reinventer-l-emballage/histoire-de-la-bouteille-d-eau
Les objets du système solaire
Les mélanges et la solubilité dans l’eau
Les mélanges : technique de séparation
L’évolution du téléphone
Les énergies renouvelables
L’énergie électrique
Histoire de l’électricité
Conducteurs et isolants électriques

  • Sitographie

Fondamentaux historiques
https://www.universalis.fr/encyclopedie/encyclopedie/
http://clausschimphycol.chez-alice.fr/Separation5.htm
https://www.futura-sciences.com/planete/definitions/developpement-durable-biogaz-5371/
http://www.academie-sciences.fr/fr/Table/Histoire-des-sciences/Evolution-des-disciplines-et-histoire-des-decouvertes/
http://eduscol.education.fr/cid100354/questionner-le-monde-du-vivant-de-la-matiere-et-des-objets.html
https://imedia.emn.fr/sandbox/groups/map/wiki/a8215/attachments/373e8/air.pdf?sessionID=ff43c33c983cf9bcd86b56d17a387c45689174ad
https://www.youtube.com/watch?v=LyqzWm8pXNw

Actualités des Sciences et technologies
https://junior.science-et-vie.com/

Education à : objectifs éducatifs, et risques de conditionnement
https://www.psychologie-sociale.com/index.php/fr/experiences/influence-engagement-et-dissonance/229-appel-a-la-peur-et-influence
http://psychyogi.org/janis-i-and-feshbach-s-1953-fear-arousal/
http://www.journee-mondiale.com/54/journee-mondiale-du-lavage-des-mains.htm
http://inpes.santepubliquefrance.fr/professionnels-education/ebug.asp
http://ecole-lasicaudais.e-monsite.com/pages/pages-archivees/page-13.html

Sciences, croyances et laïcité
http://www.museedesconfluences.fr/fr/evenements/la-la%C3%AFcit%C3%A9-des-sciences-1?destination=search/general/laicite%20des%20sciences

Instructions officielles
http://www.education.gouv.fr/pid285/bulletin_officiel.html?cid_bo=94753

Mettre en œuvre son enseignement de sciences et technologies
http://eduscol.education.fr/cid99810/mettre-oeuvre-son-enseignement.html
https://www.fondation-lamap.org/
http://mp1d.ac-besancon.fr:1096/spip.php?article130

Evaluer, accompagner
http://eduscol.education.fr/cid97131/suivi-et-evaluation-a-l-ecole-maternelle.html
http://cpe.ac-dijon.fr/spip.php?article737

Partie Matière, énergie, mouvement, information

  • Eolienne :
    https://www.fondation-lamap.org/fr/page/14253/air-et-energie-comment-fonctionne-une-eolienne
    https://www.youtube.com/watch?v=1O2OX6-wRb0
  • Electricité, environnement :
    https://www.fondation-lamap.org/sites/default/files/upload/media/minisites/projet_europe/PDF/voltPistefr.pdf
    https://www.youtube.com/watch?v=gWc3AfVHRFk
  • Climat
    http://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/le-discours-d-emmanuel-macron-pour-la-cloture-du-sommet-pour-le-climat-1212-1013335.html
    Pollution :
    https://la1ere.francetvinfo.fr/polynesie/7eme-continent-monstre-plastique-464873.html
  • Espace :
    https://vimeo.com/217051213

Partie Matériaux et objets techniques

  • http://www.velo-design.com/histoire-evolution-velo/
    https://info.arte.tv/fr/lhistoire-de-la-trottinette