Jouer
à propos des questions socialement vives : Critiques et vigilances Posture
de recherche critique Avertissement
: Une posture de recherche critique et interdisciplinaire Contre Platon, je dirais donc bien volontiers : « Qu’entrent ici les géomètres mais également, tous ceux qui ne le sont pas ! ». Je mobiliserai ainsi des concepts de psychologie sociale, de sciences de la communication, de didactique et de sociologie des sciences, de philosophie de l’éducation.
Aujourd'hui, je cogiterai donc (au sens latin du terme, co-agitare : secouer ensemble, mêler) entre didactique, médiatique, psychologie, sociologie et philosophie. J’ai été qualifié de cigale interdisciplinaire, par opposition à la fourmi disciplinaire… ce qui est assez révélateur d’un ego disciplinaire qui me met toujours mal à l’aise. Signalons d’ailleurs que le nombre de chercheurs qui se déclarent appartenir à plusieurs disciplines serait 5 fois moins importants que ceux qui se déclarent spécialiste d’une discipline. Sapere aude pour reprendre l’expression de Kant, face au conservatisme disciplinaire, pour une approche complexe et systémique de la réalité (Morin, 2000), aux frontières des disciplines. Soyons néanmoins vigilant face au normatif des injonctions à l’interdisciplinarité, tout comme au risque d’assujettissement des sujets parlants au discours d’une discipline qui fixe les rôles et définie des rapports de pouvoir fondées sur le savoir (Foucault, 1970) : le contrôle de la production des discours dans les disciplines conduit à ne retenir que les discours qui sont dans le vrai d’une discipline, à une époque donnée, plutôt que ceux qui disent le vrai. Introduction Parlons à présent du projet PLAY de votre laboratoire . Il se situe selon moi dans un domaine d’investigation qui rejoint indirectement celui que nous développons avec ma collègue Muriel Guedj de l’Université de Montpellier, à l’interface entre Education Formelle et Education Non Formelle, dans le cadre d’un master de Recherche en Didactique des sciences à l’Université de Lyon. En se remémorant les définitions de ces trois formes d'éducation selon l’UNESCO (1990), nous essayons de caractériser l'interface EF/ENF, au regard d'une probable, voire souhaitable évolution de la forme scolaire telle que l'a défini Guy Vincent (1980, 2012). Nous croyons beaucoup en la pertinence d’approches non formelles dans l’éducation formelle pour redonner du sens aux apprentissages scolaires. Mais soyons vigilant à ce que le projet PLAY ne soit pas dans qu’une simple opération de scolarisation du musée, pour utiliser l’expression de Yves Girault (1999). Nous signalons également que tout projet éducatif à l’interface en EF et ENF, quelles que soient les modalités choisies pour l’apprentissage, pose la question des conditions de coopération, de partenariat en éducateurs-animateurs et éducateurs-enseignants, et de l’explicitation des finalités partagées dans l'intermétier et les différentes formes de participation (Merini, 2005 ; Thomazet et Merini, 2015), face à un même public scolaire. Première critique donc en introduction : il me semble que rien n’est dit dans le projet PLAY sur ce point central du partenariat : cela devrait faire, selon moi, l’objet d’un cadrage. En particulier, rien n’est dit sur la place et le rôle que jouent les éducateurs (enseignants et animateurs) dans la conception du jeu, dans la préparation des publics au jeu, et leur place durant la situation de jeu et à l'issue du jeu. Dans le projet
PLAY, les intentions sont au moins doubles : le développement
épistémique des publics et l’engagement de
ces publics autour de questions de santé, d’environnement
et de développement durable. Je m’interroge d’ailleurs,
et c’est ma seconde critique, sur la croyance
en une relation causale entre ces deux intentions. Je ne suis pas convaincu
que d’un développement épistémique découle
directement un engagement, j’y reviendrai en conclusion. C’est
donc autour de deux intentions, et de leurs éventuelles relations,
que j’appelle à la vigilance critique, théorique
et méthodique, notamment à la lumière des travaux
sur les traitements éducatifs de questions socialement vives,
sur les logiques
d’engagement (Urgelli,2009),
en mobilisant le concept associé de posture éducative.
Je présenterai d’abord ma vision de la place du jeu en éducation, en lien avec le traitement de questions socialement vive, et au musée de sciences en particulier, c’est-à-dire dans une institution de culture scientifique et technique. Ma vision sera naïve, dans le sens où le jeu est un univers que j’ai très peu exploré, probablement pour une raison que je viens de comprendre : j’avais une représentation « antique et pré-moderne » du jeu, c’est-à-dire que je considérais qu’il s’agissait d’une activité futile, opposé à l’idée de travail pour apprendre. Le jeu pour moi était un contre poids ludique au travail : « tu as bien travaillé, vas jouer ! ». Pourtant, en tant que membre de la génération née dans les années 1970, alors que ma sœur travaille dans le commerce du jouet, et que je suis parent d’une enfant des années 2010, je suis conscient du développement spectaculaire du jeu, de son intérêt pour l’éveil cognitif et affectif de l’enfant, de sa place dans la motivation, processus central pour les apprentissages. Le confinement et l’école à la maison du printemps 2020 m’ont ouvert les yeux sur la complexité des liens entre jeu et apprentissage chez l’enfant. Je présenterai ensuite en quoi selon moi, il faudra être particulièrement attentif à la problématisation, lorsqu’on joue avec des questions socialement vives. J’insisterai ensuite sur la nécessité de gérer, d’intégrer dans les scénarios la diversité des représentations des éducateurs et des publics. N’oublions pas que les scénarios proposés sont nécessairement le reflet des représentations des concepteurs, plus exactement de :
Ce qui m’invite à dire, et c’est ma troisième critique, que les intentions du projet PLAY gagneront en puissance analytique et méthodique si les auteurs s’efforcent de clarifier leur théorie du sujet apprenant (Dupeyron, 2012), leur représentation des capacités d’apprentissages des publics, et leur théorie des publics (Wolton (dir.), 1993). Cette critique sera la toile de fond de tout mon discours. Représentations de la valeur éducative du jeu Je voudrais donc discuter du choix de la modalité du jeu dans un contexte d’éducation non formelle, c’est-à-dire dans cet environnement particulier, qui vise à la conservation des collections, à la recherche scientifique mais également à l’éducation des visiteurs. On pourrait d’ailleurs dire la même chose des missions des parcs botaniques ou zoologiques que je connais bien au Parc de la Tête d’Or à Lyon. Je crois qu’il existe un parallèle entre nos représentations de l’enfant et nos représentations du jeu. J’en profite pour dire que j’appelle représentation sociale, c’est une forme de connaissance, socialement élaborée et partagée, ayant une visée pratique et concourant à la construction d’une réalité commune à un ensemble social (Jodelet, 1989, p. 53). C’est donc une forme de « vérité » dont il nous faut toujours interroger les fondements, dans le cadre d’une posture de recherche critique. J'avancerai volontiers l'hypothèse que nos représentations du jeu sont selon moi étroitement liés à notre représentation de l’enfant, de l’adolescent et de ses capacités d’apprentissage. Le psychologue Dupeyron (2012) distingue 4 représentations subjectives et récurrentes de l’enfant, qui d’ailleurs ne sont pas toujours associés à la figure de l’éducateur qui semble lui correspondre a priori. Une représentation peut dire une chose et les actes des éducateurs peuvent être peu conformes aux conséquences attendues de cette représentation. Dupeyron rajoute en conclusion une 5eme pour laquelle il milite et que j’appellerai la figure de l’enfant-créateur qui donne un sens particulier au jeu.
Comme les psychologues, je prends le jeu au sérieux du point de vue éducatif (Fournier, 2020, p.67), tout en vous invitant à penser et clarifier ensemble, avec les éducateurs concernées et engagés dans le projet, votre représentation des publics jouant et apprenant, en lien avec votre représentation de la place du jeu dans leur développement cognitif, affective et linguistique. J’ai pris le temps de parcourir indirectement le travail du sociologue Gilles Brougère (2014). Il donne deux attributs au jeu, qui me semblent particulièrement opérant dans l’optique du développement épistémique et du développement de l’engagement par le jeu aux musées de sciences. Ce qui d’ailleurs me rappelle les propos du psychologue américain Jérôme Bruner estimant que le jeu est un moyen d’exploration et d’invention permettant d’aller sans risques couteux à la découverte de ses propres compétences (cité par Fournier, 2020).
Dans PLAY, ces dimensions ne me semblent pas interreliées dans les scénarios du jeu d’ailleurs. Probablement, parce que l’on fait le postulat qu’il faut d’abord comprendre avant d’agir, ou que rien ne se fait dans les connaissances de bases. Fréquemment pour les professionnels de l'enseignement et de l'éducation, la representation sociale de l'apprentissage considère que les savoirs factuels doivent être jetés comme des graines susceptibles de priduire réflexion, valeurs et comportements, poiur ainsi dire naturellement, et qui tient que rien ne se fait sans les "bases" confondues avec les faits essentiels (Tutiaux-Guillon, 2008, p.63). D’ailleurs, existe-t-il à propos les questions socialement vives des connaissances de base, consensuelles, qui suffiraient à susciter l’engagement ? Michel Fabre (2015, 2017) qualifie ces questions de problème flou. Insistons sur cette question de la problématisation. Problèmes flous, problématisation et postures éducatives Signalons
qu’en général dans le jeu, le sujet est amené
à résoudre des problèmes et des énigmes
pensés par d’autres, et qu’il ne prend donc pas une
part active à la problématisation, ce qui le force donc
à investiguer sur des problèmes qu’il n’a
pas élaborés, et qu’il ne s’est pas approprié.
C’est probablement une limite forte à l’engagement,
notamment face à des questions complexes et non déterminés.
Dans le cadre de PLAY, je vous invite donc à y réfléchir. Des postures
éducatives diverses s’expriment, en fonction des valeurs
idéologiques et politiques de l’enseignant, avec des traitements
qui peuvent être militants (imposition de « bonnes »
pratiques), technocratiques (imposition de la solution par autorité,
on sélectionne les données sans indétermination
et on réduit l’indétermination). D’autres
choisissent le débat d’opinion, sans que le problème
ne soit construit dans ces aspects scientifiques ou techniques, ce qui
conduit alors à un traitement subjectif et relativiste de la
question. Trois questions interreliés pourraient guider l’engagement éducative prudent articulant le rationnel et le raisonnable : Qu’est-il techniquement possible de faire ? (le faisable), Que voulez-vous faire (le souhaitable) ? Qu’est-il légalement possible de faire (le légal). (Fabre, 2015 à continuer) Morin (2019),
se référant à Fourez (1997)
propose de construire collectivement des ilots de rationnalité,
c’est-à-dire des représentations qui permettent
d’agir face à l’indétermination des problèmes
flous, face à un océan d’incertitudes et d’ignorance,
mais également de controverses et de litiges. Pourquoi
cette attention aux représentations sociales des éducateurs
et des éduqués ? Représentations des publics, sujet ou objet De représentations
de publics, et comme on dit en communication de réception, il
est peu ou pas question dans le projet PLAY. Pourtant, un faisceau d’arguments
nous invite à nous intéresser à la question des
représentations sociales que les éducateurs ont de leur
public scolaire (comme nous l’avons indiqué tout à
l’heure en nous référant aux travaux de Dupeyron
(2012), en lien avec les représentations de la valeur
éducative du jeu. On peut supposer que ces représentations
influencent les pratiques et donc les modalités éducatives,
et ce que j’appelle les postures éducatives (Urgelli et
al. 2018). Mais on a vu également la complexité des relations
entre représentations et pratiques, notamment en situation de
problème flou, complexe et indéterminé. Dans PLAY, la finalité éducative est en partie le développement épistémique (l’autre partie étant l’engagement, le lien restant encore à discuter d’ailleurs. Je me permettrai de requalifier cette finalité en compréhension de la nature des sciences, en référence au courants éducatifs anglosaxons NoS, qui militent pour l’éducation à la NoS (Maurines, 2013). Vous parlez du cadre de l’épistémologie personnelle. Selon Bonnat et al. (2020), le modèle proposé par Hofer et Pintrich (1997) considère que l’épistémologie personnelle est un système de croyances, appelées dimensions. Le système comporte quatre dimensions, articulées autour de deux axes : la nature de la connaissance et la nature de l’acte de connaitre (Tableau I). Les dimensions se coordonnent entre elles de manière cohérente et se développent selon un continuum de représentations allant de peu a plus sophistique.
Tableau I. Les quatre dimensions de l’épistémologie personnelle selon Hofer et Pintrich (1997).
Je raffinerai en mettant en parallèle avec le cadre de Epistemological Belief (EB) défini comme : Individuals’beliefs
about the nature of knowledge and knowing—or epistemic beliefs—are
a popular line of inquiry among educational psychologists. Since Schommer’s
(1990) seminal work on the development of a multidimensional framework
(Muis, 2007).
Les représentations des objets de savoirs (environnement et alimentation) sont clairement apparemment dans le projet PLAY, mais il reste selon moi un point aveugle, celui de la prise en compte dans les scénarisations de la diversité des représentations que l’on se fait de l’objet de savoirs, des objets que j’ai volontairement de questions socialement vives (questions complexes, expertisées et médiatisée, Urgelli, 2009). Nous avons montré que les logiques d’engagement des éducateurs et des élèves sur ces questions sont diverses, et dépendent de la vision que chacun se fait de la complexité, de l’expertise et de la médiatisation de la question, d’ailleurs loin de la théorie des influences directes et fortes des médias sur les publics (Fourquet, 1999), considérés dans cette optique réductionniste comme une masse homogène, passive et endoctrinable. Boillot-Grennon (1999), et bien d’autres à cette même époque de revendication d’une généralisation de l’éducation au développement durable, ont étudié la diversité des représentations sociales sur la question de l’environnement, du progrès scientifique et des relations de l’homme à la nature. Ces auteurs ont montré la diversité des représentations, plus ou moins écolo-centrées, plus ou moins anthropocentrés, qui dépendent des représentations que l’on se fait des relations entre l’Homme et la nature, du progrès scientifique, et notre définition de l’environnement, qui intègre les dynamiques des deux types précédentes de représentations.
On pourrait d’ailleurs se référer à la diversité sociohistorique des représentations du rapport de l’homme à l’animal en Occident, depuis l’antiquité et son ordre cosmologique, en passant par la période chrétienne et sa communauté de créatures vivantes, puis par Descartes et l'animal machine, l’anthropologie de Rousseau qui énonce le propre de l’Homme et qui marque l’entrée dans l’époque des sciences modernes, comme le préciseront les trois Critiques du philosophe allemand Kant (critique de la Raison pure, de la morale (raison pratique) et de l’esthétique (faculté de juger), entre 1780 et 1790). Le propre de l’homme réside dans sa faculté de décider librement de son devenir et de sa perfectibilité, par opposition au déterminisme des comportements et des devenirs animaux. Il me parait central pour toute opération éducative, quel que soit la modalité choisie, d’être attentive à cette diversité de représentations, au-delà de la question des savoirs en jeu, car on sait aussi, avec les travaux des Simonneaux, de Barbara Bader, de Virigine Albe (2009), de Nicole Tutiaux Guillon (2006), mais également de Gray et Brice (2006) ou de Sadler que les questions vives articulent des connaissances et des valeurs, mobilisent et divisent, et que les prises de position, les argumentations et l’engagement des acteurs, et plus généralement les jeux d’acteurs et d’arguments (Chateauraynaud, 2011) dépendent aussi de des systèmes de valeurs des protagonistes et leurs intérêts divergents. Ces systèmes orientent même l’intelligibilité du monde et parfois même l’attention vers des savoirs, dans un marché cognitif (Bronner, 2006) dans lequel on va piocher pour construire une représentation cohérente de la question. Inquiétant pour celui qui aurait en tête qu’il suffirait d’instruire pour susciter directement, sur la base des savoirs transmis et appris, de ce que l'on appelle des connaissances de base (Tutiaux-Guillon, 2008), un engagement citoyen en faveur de l’environnement ou des questions de santé et d’alimentation. Peretti-Watel (2002) aussi a montré combien les représentations pèsent dans la perception des risques dans nos sociétés. Sans oublier non plus le poids des croyances épistémiques ! Les croyances, des savoirs et les valeurs orientent probablement nos opinions sur un thème donné (Peirce, 1878). Le projet PLAY s’intéresse à la question des rapports aux savoirs, et j’inviterai bien volontiers les auteurs à se tourner vers le concept anglosaxon de croyances épistémiques, qui pourraient être d’un éclairage important dans la conception de scénarisation pédagogique à visée éducative, quelques soient les modalités choisies. Il s’agirait là encore de questionner, en amont du jeu, et dans sa scénarisation, comment prendre en compte ces représentations, et comment les faire vivre dans le jeu, pour en mesurer les implications en termes de diversité d’engagement. Bref pour le dire plus simplement, les scénarios pédagogiques que nous élaborons ne peuvent faire abstraction du poids de ses représentations dans l’engagement éducatif, tout n’est pas question que d’épistémologie, mais plutôt de socio-épistémologie, que ce soient chez les éducateurs ou chez les sujets que l’on cherche à élever. Quel est alors l’enjeu éducatif ? Susciter l’engagement par le développement épistémique ? On l’aura compris, je pense que l’enjeu, justement dans le jeu !, est d’ouvrir les sujets à cette diversité de représentations, de les mettre à l’épreuve de l’altérité et de les aider à penser contre soi-même. N’est ce pas là le projet d’une éducation à l’esprit critique, critique au sens étymologique du terme, c’est-à-dire d’être capable de tri, de distinguer, de séparation les représentations du monde, et surtout d’en saisir les logiques sous-jacentes. Sur les questions d’environnement, les rapports de l’homme à la Nature, et plus généralement la vision des liens individu-société-espèce pour reprendre Edgar Morin (2000), ces visions plus ou moins dualistes, plus ou moins systémiques, orientent de toute évidence, me semble-t-il, les engagements citoyens au-delà des savoirs en jeu. Il est alors du devoir éducatif de les soumettre à débat et à discussion collective, au risque de sombrer dans une opération éducative technocratique, militante, ou interventionniste, ou dogmatique (une forme d’éducation positiviste qui nierait le poids du système de valeurs et de croyances (ce que je tiens pour vrai) dans l’engagement citoyen), ou relativiste. Une diversité de postures éducatives sont possibles, comme je l’ai montré à propos de l’éducation aux changements climatiques durant les années 2006-2007, ou encore dans mes études sur les postures éducatives des enseignants de sciences face aux contestations de l’enseignement de l’évolution. Il est important de les avoir en tête dans nos opérations de conception éducative, pour ne pas en être prisonnier, et pour ne pas les imposer à nos publics malgré nous. Je milite donc ici pour une éducation scientifique citoyenne qui combine développement épistémique et engagement, je dirais même, pour employer les grands mots, il'nstruction républicaine selon Durkheim, et l'éducation démocratique, selon Dewey. Je reste persuadé que le jeu peut permettre cette nécessaire liaison face aux défis sociopolitiques qui attendent la jeunesse. L’exigence d’éducation démocratique est devenue forte dans notre société (Dubet, 2020). On apprend à être citoyen avec les autres : ne l’oublions pas, au risque de décourager l’entreprise d’éducation aux sciences, qui est aussi une entreprise démocratique, exigeante, et qui remet en cause la forme scolaire traditionnelle lorsqu'on traite de questions socialement vives. Albe, V. (2009). L’enseignement de controverses socioscientifiques. Quels enjeux sociaux, éducatifs et théoriques ? Education et didactique, 3(1), 45-76. Boillot-Grrenon, F. (1999). Clarifier les représentations des partenaires de l'éducation relative à l'environnement. Aster 29, 61-84. Bonnat, C., Oliveira, G. & Sanchez, E. (2020). Géome, un jeu pour comprendre l'anthropocène lors de visites scolaires au musée. Enseñanza de las Ciencias de la Tierra (soumis). Bronner, G. (2006). Une théorie de la naissance des rumeurs. Diogène 213(1), 107-132. Brougère, G. (2014). (2014). À quoi sert le jeu ? Entretien avec Gilles Brougère. Sciences Humaines, 257(3), 8-8. Charlot, B. (1997). 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