Master Recherche Didactique Des Sciences

UE3 Médiation des sciences et des techniques
Benoît URGELLI, Muriel GUEDJ, Olivier MORIN
last up-date : 29 juillet, 2020

Université Montpellier - Université Lyon 1 - ENS Lyon
Année 2018-2019


La médiation scientifique est généralement considérée comme un processus de construction socio-symbolique de sens et de représentations, constituant une forme de socialisation des sciences (Davallon, 1992 ; Moscovici, 1989). Entre culture scientifique et communication, elle met en relation des individus, des représentations et des sociabilités (Caune, 2010).

 

 

Les cours se déroulent dans les sites suivants, à Lyon et à Montpellier
Pour les M1 : S1 : Jeudi 09h30-12h30 ; S2 : Jeudi 14h00-17h00
Campus de la Doua - Univ Lyon et Campus Saint Priest de Montpellier
Pour les M2 : S3 : Mardi 14h00-17h00

ENS de Lyon et Faculté d'Education de Montpellier

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SEMESTRE 1 : Découverte des dispositifs, des acteurs et des pratiques

CONTENUS DE LA FORMATION

Cette UE est une découverte du champ de la médiation des sciences. Elle sera l’occasion de repérer quels sont les institutions et les acteurs intervenant dans ce champ, de définir la diversité des objectifs et des enjeux que se donne la médiation des sciences ainsi que son statut social. Au-delà elle sera l’occasion de s’intéresser aux différentes formes et dispositifs convoqués dans les processus de socio-diffusion des sciences et d’opérer un premier travail de caractérisation. Les mécanismes à l’œuvre dans le traitement des savoirs en contexte feront l’objet d’une première analyse. Enfin, une comparaison avec les dispositifs d’éducation formelle sera développée afin de dégager les spécificités de chacun.

L’UE propose également de circonscrire des terrains d’étude et de recherches prenant pour objet la médiation des sciences. On pointera ici l’apport spécifique des recherches croisées en didactique des sciences et sciences de la communication, dont le positionnement et la complémentarité avec les autres domaines de recherche seront dégagés.

PLANNING DES TD DU SEMESTRE 1  - 2018-2019
10 créneaux TD de 3h

Semaine
Salle
Jeudi 09h30-12h30

Titre du cours de M1

Nom de l'intervenant
01-05 octobre 2018
 
Présentation de l’UE + SNCSTI
M. GUEDJ
08-12 octobre 2018
 
Les grands modèles de communication des sciences
 B. URGELLI
22 - 26 octobre 2018
 

Les grands modèles de communication des sciences

M. GUEDJ

15-19 octobre 2018

 

De la médiation à la médialisation des sciences :
implications pour l'école - Annulé

B. URGELLI
 

12-16 novembre 2018

 
Chercheurs et citoyens : la plateforme collaborative
lieu de médiation scientifique ?
C. BOUKACEM

05-09 novembre 2018

 
Eduquer par le Jardin : histoire et épistémologiqe
J.-M. LANGE
19-23 novembre 2018
 
Les terrains de recherche de la médiation :
éducation formelle et informelle
M. GUEDJ
26-30 novembre 2018
 
Annulé
B. URGELLI
06 décembre 2018
 
Les amis de Musée
C. NGUYEN
13 décembre 2018
Connaissances des publics en médiation
T. BRASSAC
 
       


MODALITES D'EVALUATION M1
Année 2018-2019

Dossier en trois parties : 1. Analyse critique, argumentée et documentée d’un dispositif de médiation scientifique blog/site, en précisant les publics visés, acteurs engagés, représentations véhiculées des sciences et des relations sciences et société, les fonctions sociales, missions et enjeux 2. en lien avec la stratégie nationale de culture scientifique, technique et industrielle (2017)...). 3. Proposition d'une médiation à développer pour un public scolaire en précisant les questions préalables à l’élaboration d’une trame, présentation de la trame, les objectifs éducatifs et le type de médiation. Travail à effectuer en binôme.
Rendu attendu en pdf de 5.000 signes environ, au plus tard le 15 janvier 2019. Envoi à benoit.urgelli@univ-lyon2.fr et muriel.guedj@umontpellier.fr. Consignes détaillées ici.

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SEMESTRE 2 : Perspectives historiques et contemporaines

CONTENUS DE LA FORMATION

Cette UE s’inscrit dans le prolongement de celle proposée au semestre 1.
On portera
d'abord un regard historique sur les pratiques de socio-diffusion des sciences en France et plus largement en Europe et en Amérique du Nord. On s'intéressera aux institutions (musées, centres sciences) et plus précisément à l’évolution de leur mission et de leurs relations à l'univers des sciences, et à la diversité des formes de diffusion qui ont émergé à partir du XIXè siècle et jusqu'à l'époque contemportaine (revues, encyclopédies, film, théâtre, web, blog, etc.).

On s’interrogera alors sur la signification des différentes terminologies apparues au cours du temps, en lien notamment avec le type d’ancrage sociétal de ces pratiques de socio-diffusion des sciences : popularisation des sciences, vulgarisation, communication scientifique publique, médiation des sciences, mise en culture de la science.

De là nous pourrons placer revenir sur l’apparition des grands courants de publicisation des sciences : le paradigme du 3ème Homme, du déficit model, du Public Understanding of Science (PUS), Public Understanding of Research (PUR), Sciences participatives et Public Engagement with Science.

Cette approche historique permet également un cadrage du concept de média élargi aux médias Web et aux réseaux socio-numériques. Les différents types de média seront définis : exposition et musée, parc zoologique, média télévisuels (séries, docu-fiction, JT…), éditions (livres, revues) ; jeu et outils du numérique. Il s’agira de privilégier une entrée par leurs fonctions. Plusieurs thématiques feront ici l’objet d’un traitement particulier : patrimonialisation des objets scientifiques et techniques, problématisation et modélisation via la mise en récit, prise en compte des questions sciences et société et participation des citoyens, etc.
Sur cette question des média et de leurs fonctions, les grands courants de recherche sur différentes thématiques seront présentés et analysés. Une complémentarité avec les approches didactiques sera proposée en lien avec l’utilisation des supports d’enseignement et d'apprentissage.

Ce travail sera mis en relation avec les productions développées en TER : il accompagnera la définition des problématiques de mémoire et les travaux d'analyse envisagés.

PLANNING DES TD DU M1 - SEMESTRE 2 - 2018-2019
10 créneaux TD de 3h

Salle UCB Lyon 1
Jeudi 14h00-17h00

Titre du cours de M1

Nom de l'intervenant
17 janvier 2019
Histoire de la Culture Scientifique et Technique
M. CHOUTEAU
24 janvier 2019
Approches critiques des dispositifs de médiation - V1
S. CORDONNIER
31 janvier 2019
Approches critiques des dispositifs de médiation - V2
S. CORDONNIER
07 février 2019

Etudes de réceptions des discours scientifiques médiatisées :
A la recherche des publics - Sciences participatives et sciences citoyennes

B. URGELLI
14 février 2019
Patrimonialisation des objets et histoire des sciences et techniques
M. GUEDJ
Congés Lyon et Montpellier
07 mars 2019
Musées et collections : objets de recherche
M. GUEDJ
14 mars 2019
Approche critique de controverses socioscientifiques et Education scientifique
O. MORIN
21 mars 2019
Approche critique de controverses socioscientifiques et Education aux médias
O. MORIN
28 mars 2019
Mise en récit des sciences et des techniques : exemple des series télévisuelles
C. NGUYEN / M. CHOUTEAU
04 avril 2019
Approche critique de controverses socioscientifiques et Education politique
O. MORIN
     

MODALITES D'EVALUATION M1
Année 2018-2019

Dossier de présentation critique et argumentée de l'histoire et l'évolution d'une institution particulière de médiation scientifique (CCSTI, Musées, associations, etc...) : Type de dispositif, acteurs engagés, publics visés, fonction et engagement, évolution des missions (origine socio-historique, contextes politiques et conséquences structurelles), modèles de communication mobilisés, modèles de partenariats scientifiques et scolaires,...) - 40.000 signes espaces compris, hors bibliographie et annexes. A rendre pour le 27 mai 2019.

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SEMESTRE 3 : Méthodes de recherches en médiation
Entrées par thème et/ou par action

CONTENUS DE LA FORMATION

A partir d'études de cas, l’objectif de cet enseignement est d'approfondir la découverte des grands courants théoriques abordés en première année : le paradigme du 3ème Homme, du déficit model, du Public Understanding of Science (PUS), Public Understanding of Research (PUR) sciences participatives et Public Engagement with Science. Les concepts et méthodes liés à chacun de ces courants seront mis en rapport avec ceux développés dans les approches didactiques. Ce sera l’occasion de revisiter certains concepts didactiques (transposition, contrat, milieu) pour aborder des situations hybrides dans lesquels les champs de l’éducation formelle et non formelle se rencontrent (partenariat école-musée ou école-zoo par exemple). On s’intéressera également à des aspects sociologiques et anthropologiques de la médiation, et aux conditions sociales et techniques d’un partage et d’une démocratisation des savoirs scientifiques.

ANALYSE DE RECHERCHES EN MEDIATION DES SCIENCES PORTANT SUR DES ETUDES DE CAS

Une partie de la formation est organisée sous forme de séminaires de lecture pris en charge par petits groupes d’étudiants, sous la responsabilité d’un enseignant du master. Chaque séminaire est centré sur l’œuvre d’un auteur, (ou d’un groupe d’auteurs), chercheur (s) en médiation ou communication des sciences, représentant d’une école de pensée. Il permettra de dégager les spécificités (théoriques ou méthodologiques), la contribution et l’inscription dans le champ de cet auteur. Outre les spécificités disciplinaires des formes de médiation (en sciences de la vie, sciences de la terre, chimie, physiques, mathématiques), le travail s'ouvrira aux approches étrangères (Europe, Amérique du Nord, Amérique du Sud,...).

L’autre partie est conçue sous forme d’ateliers d’analyse de corpus de recherche et d'écriture. Dans ces ateliers, l’accent sera mis sur des éléments de méthode : terrain d’étude, outil de recueil et d’analyse des données, nature des données … Une mini-réplication de recherche peut être envisagée de façon à enrichir les données d’étude et/ou tester les outils méthodologiques.

ANALYSE DE CORPUS MEDIATIQUES

Pour répondre aux questions des enjeux des différentes formes de médiation scientifique comme de ses partis pris épistémologiques, ou de sa fonction sociale et des logiques d’énonciation ou de réception qui l’organisent, nous proposons un travail approfondi à partir d’études de cas reposant sur l’analyse de corpus médiatiques :
- Recherche et étude bibliographique
- Explicitation d’un cadre théorique et formulation d’un questionnement,
- Constitution de corpus centrés sur les modalités de médiation des sciences (presse, musées, journaux télévisés…), et / ou sur des thématiques scientifiques ou socioscientifiques, et / ou sur des moments ou des logiques médiatiques
- Construction collective critique de grilles d’analyse de ces corpus
- Propositions d’analyses

Compétences acquises
- Maîtriser les différentes méthodes permettant de conduire des recherches en Médiations des Sciences
- Mettre en œuvre des méthodes pour élaborer des corpus
- Maîtriser des outils d'observation et de communication
- Conduire une analyse d’articles issus de la littérature de recherche en les situant dans leurs contextes scientifiques.

PLANNING DES 5 CM et 8 TD DU SEMESTRE 3 - 2018-2019
5 créneaux CM et 8 créneaux TD, de 3h chacun

Salle ENS Lyon
Mardi - 14h00-17h00

Titre du cours de M2

Nom de l'intervenant
11 septembre 2018
B. URGELLI
18 septembre 2018
Ecrire pour partager les sciences - 1
C. SCHWEYER
02 octobre 2018
B. URGELLI
09 octobre 2018
Ecrire à propos de sciences - 2
C. SCHWEYER
16 octobre 2018
Le jardin des plantes de Montpellier,
un patrimoine culturel à caractère scientifique
J.-M. LANGE
22 octobre 2018
Ecrire pour partager les sciences - 3
C. SCHWEYER
23 octobre 2018
Médiation scientifique et web-documentaire : le projet Atome Hotel
M. GUEDJ
25 octobre 2018
Imaginer et concevoir un dispositif de médiation
T. BRASSAC
 
 VACANCES UNIVERSITAIRES
 

06 novembre 2018
JOURNEE

S. RIOU - C. DE ROUX
B. URGELLI - M. GUEDJ

13 novembre 2018
JOURNEE

Journée d'étude à Montpellier (en images) :
Médiation scientifique et collections universitaires
(collections d'anatomie, exposition d'Alembert, herbiers et Jardin Botanique)

M. GUEDJ - B. URGELLI
20 novembre 2018
Médiation des sciences et discours de l'Open Science
C. BOUKACEM

MODALITES D'EVALUATION M2 2018-2019

  • Proposition d'une action de médiation à destination des scolaires, à partir des offres de culture scientifique et technique découvertes à Lyon ou à Montpellier en novembre 2018. Consignes et grille d'évaluation disponibles ici.
  • Pour ceux qui le souhaitent et en lien avec la recherche envisagée en S4, cette UE pourra également être évaluée par la réalisation et l'analyse d’un dossier scientifique complet d'une vingtaine de pages maximum sur une question de recherche en médiation des sciences et des techniques.

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Réaliser un mémoire de recherche

Consignes officielles de méthode pour l'année 2017-2018
Master Recherche (fichier pdf, 2 pages)

Le mémoire de recherche est un travail commun à tous les étudiants du M2 du master recherche. C’est l’aboutissement d’une recherche originale effectuée dans un laboratoire et portant sur des terrains choisis par l'étudiant, apprenti-chercheur, en accord avec son tuteur scientifique et pédagogique. En principe, ce travail s’effectue dans un laboratoire impliqué dans la formation (ECP essentiellement pour l'année 2019-2020). Mais si le sujet le justifie, il peut se passer dans un autre laboratoire de recherche. Dans tous les cas, le travail sera suivi par un membre de l’équipe pédagogique du master.

Format du mémoire : Le mémoire doit comprendre approximativement 40 à 75 pages pour un total de 120.000 à 225.000 signes (espaces compris), incluant la liste des références. Le texte doit être écrit en Times romans 12, interlignes simples, marges 2,5. Vous pouvez mettre en annexes les documents dont la lecture n'est pas indispensable à la compréhension du mémoire, mais qui permettent d'évaluer vos analyses.

Qu'est ce qu'une thèse ?

Dans l'ouvrage traduit de l'italien "Comment écrire sa thèse", Umberto Eco (2018) rappelle que la thèse est un travail original de recherche apportant la preuve que les candidat est est un checheur capable de faire progresser la discipline à laquelle il se consacre. On sera d'ailleurs particulièrement vigilant à ne pas s'enfermer dans un champ disciplinaire qui parfois nous empeche de saisir la complexité d'une question de recherche (Morin, 2000) : le pari de l'interdisciplinarité est un pari risqué mais qui permet de saisir les questions de recherche sous un angle nouveau, ce qui suppose des hybridations de cadres théoriques (voir par exemple l'approche par Foucault (1970) des questions de disciplines scientifiques et d'ordre dans les discours scientifiques). Notre thèse scientifique peut etre une manière nouvelle de lire et de comprendre un texte classique, une lumière nouvelle sur la biographie d'un auteur, ou encore la réévaluation d'études anciennes dans une nouvelle perspective permettant de tisser de nouveaux liens et de systématiser des idées dispersées dans plusieurs textes.

En tout cas, on veillera à produire quelque chose de nouveau, avec un esprit critique (au sens de Kant, à la fin du XVIIIe siècle, c'est à dire un travail de tri des représentations par la perception, par la conceptualisation, par la raison (l'idée), pour en fixer les limites et les usages légitimes). Avant de commencer une thèse, il est donc nécessaire de dresser un bilan des études publiées sur un thème donné, en cherchant à mettre en lien différents points de vue pour parvenir à une vue d'ensemble intelligible. Il faut donc se documenter soigneusement et il n'y a rien d'humiliant à partir de ce qu'a dit un autre auteur : comme les disaient les auteurs du Moyen-Age, n'oublions pas que nous sommes "des nains sur les épaules des géants", qui essaient de voir plus loin que leurs prédécesseurs. N'hésitez pas à consulter les encyclopédies récentes et passées pour refaire l'ihistoire d'un concept (exemple des dictionnaires encyclopédiques généralistes (Universalis, Le Grand Robert,...) ou spécialisées (en sociologie, philosophie, communication, éducation et formation, ...) qui sont disponibles dans beaucoup de bibliothèques municipales, mais aussi en ligne, sur les sites de ressources numériques des bibliothèques universitaires (exemple de la bibliothèque de l'Université Lyon 2).

  • Voir aussi la méthode proposée par Virginie Albe (2011) : il s'agit d'une recherche par mots clés dans les sites des revues majeures dédiées à la recherche en éducation aux sciences et ayant une large audience internationale.

Dans les recherches préalables sur la question choisie, la question épineuse est la suivante : faut il lire les textes originaux identifiés ou passer d'abord en revue les études critiques, souvent sous forme de notes de lecture, d'articles ou d'ouvrages (exemple du François Dubet à propos de Michel Foucault ou encore de Luc Ferry à propos d'Emmanuel Kant, de Claude Rabant sur Jean-Jacques Rousseau, sur Jean Bauberot et les sept conceptions de la laicité, sur Jean-Louis Derouet et les logiques d'action des enseignants, Derouet qui se réfère d'ailleurs à la sociologie de Luc Boltanski et Laurent Thevenot à propos des principes de justice en fonction des cités...). La question est délicate parce que sans littérature critique préliminaire, certains auteurs se révèlent illisibles, mais sans la connaissance du texte, il est difficile d'évaluer la littérature critique ! Pour Eco, la démarche la plus sensée consiste à aborder deux ou trois textes critiques généraux, pour avoir une idée de fond sur lequel se détache l'auteur. apres qoui, on peut affronter directement l'auteur original en cherchant à le comprendre le mieux possible. On peut alors faire des allers retours entre littérature critique et auteur original pour acquérir des idées nouvelles. Cela dépend aussi de si vous vous considérez comme un chercheur monochronique (qui commence et finit une chose à la fois) ou si vous êtes plutot polychronique (qui mène de front plusieurs projets en même temps). D'ailleurs, le parcours de la bibliographie d'un chercheur permet parfois de voir s'il est plutot mono ou polychronique ! Quoiqu'il en soit, attention à ne pas attribuer à un auteur une idée qu'il signale comme venant de quelqu'un d'autre : il y a une méthode pour citer les auteurs de seconde main tout en respectant les règles de rigueur scientifique (on n'attribue pas à Luc Ferry les idées de Emmanuel Kant que l'auteur vulgarise par ailleurs à merveille !  Ferry, L. (2006). Kant. Une lecture des trois "Critiques". Grasset).

Le scientificité d'une recherche repose d'abord sur le fait qu'elle porte sur un objet précis défini de telle manière qu'il soit identifiable aussi par les autres (exemple les postures éducatives). La recherche doit également dire des choses qui n'ont pas été dite sur le sujet ou bien revoir le sujet dans un optique différente à partir des choses qui ont déja été dites (les postures éducatives en situations de controverses). Elle doit également veiller à être uitle aux autres, tout en infirmant ou en confirmant des hypothèses et en rendant possible la poursuite éventuelle de la recherche par d'autres.

Le plan de travail, l'introduction, les hypothèses de travail et le titre

Il s'agit de réaliser au plus tot une table des matières provisoire. Elle se présentera sous la forme d'un sommaire dans lequel vous tenterez de dionner un résumé de chacun des chapitres. Un bon titre est déjà en soi un projet. Il s'agit de délimiter un aspect particulier dans un champ thématique général (exemple : les postures éducatives en situations de controverses : le cas du réchauffement climatique dans l'enseignement des sciences en lycée général).

Pour élaborer une table des matières (plan de travail), vous pouvez prendre une grande feuille de papier sur laquelle vous écrirez les titres au crayon à papier, en les effaçant au fur et à mesure pour leur en substituer d'autres, de façon à contrôler les remaniements successifs. Vous pouvez adopter une structure arborescente, ce qui permet d'y ajouter des ramifications variées, sans perturber l'organisation générale du travail. De manière générale, la table des matières devra contenir la postion du problème, l'état des recherches sur le sujet, votre hypothèse, les données que vous fournirez, leur analyse, un retour sur l'hypothèse, et une conclusion discussion qui évoquera les travaux ultérieurs. Notez qu'une thèse bien rédigée doit avoir des renvois internes ce qui montre les liens entre les chapitres.

La table des matières doit être divisée en chapitres, sections et paragraphes afin de refleter la structure logique de votre thèse : son centre et la périphérie, argument prinicpal et ramifications, etc. Signalons que la qualité de la table des matières permet de ne pas commencer la rédaction par le début. On commence alors à rédiger la partie sur laquelle on se sent le plus à l'aise et sur laquelle on est le mieux documenté. Mais on ne peut le faire que si on dispose en arrière plan d'une grille d'orientation !

Il est important de s'essayer à l'écriture tout de suite, en rédigeant vos hypothèses de travail par exemple. Mais tant que vous n'aurez pas rédigé une table des matières et une introduction, vous ne serez pas sûr qu'il s'agit de votre thèse (Eco, 2018, p.185). Dans la rédaction de votre introduction, vous allez promettre beaucoup de choses, alors que la dernière version de l'introduction sera bien plus prudente. Elle aidera le lecteur à entrer dans la thèse, en lui précisant ce qu'il trouvera ensuite. L'introduction permet aussi d'établir ce que sera le centre de l'étude, le coeur de votre thèse, et la périphérie de votre thèse. En fonction des matériaux dont vous disposez, vous pourrez déjà dessiner le coeur de votre recherche. Le titre de la thèse, l'introduction première et le titre précis font partie des premières choses à faire mais ne sont pas la première chose à faire ! La recherche bibliographique, l'état de la question les précède.

Contenus du mémoire :

Le mémoire doit contenir essentiellement de travaux de recherche originaux et ne doit pas être uniquement un document de synthèse relatant des travaux d’autres chercheurs. Sous une forme ou une autre, doivent donc être dégagés:

  • la thèse : l’argument central que vous défendez dans votre mémoire et lors de votre soutenance. On le retrouvera clairement et directement dans le résumé et sans effet de suspens (vous n'écrivez pas un roman policier, attnetion donc à votre style rédactionnel !). L'écriture scientifique doit montrer de la clarté et de la concision. La facilité de compréhension de l'intérêt du travail est un attendu fort chez le lecteur.
  • une synthèse sur l’état de la recherche sur le sujet avant le début de celle-ci. Pour réaliser cette synthèse, on peut s'inspirer de la méthode choisie par Virginie Albe (2011, p.120) dans son article portant sur les Finalités socio-éducatives de la culture scientifique (Revue française de pédagogie) :

Le corpus élaboré pour cette note de synthèse a été constitué de la façon suivante : dans un premier temps, recherche de revues de littérature existantes sur le thème de science literacy ou scientific literacy en langue anglaise puis, dans un second temps, recherche de documents complémentaires publiés en langues française et anglaise avec les mots-clés « science literacy », « scientific literacy » et « culture scientifique », dans les revues majeures dédiées à la recherche en éducation aux sciences et ayant une large audience internationale : Journal of Research in Science Teaching et Science Education (éditées aux États-Unis), International Journal of Science Education et Journal of Curriculum Studies (éditées en Grande-Bretagne), Revue canadienne de l’enseignement des sciences, des mathématiques et des technologies (éditée au Canada). Le corpus ainsi constitué comporte des documents de nature diverse : revues de littérature, rapports institutionnels et articles de recherche. Cinq revues de littérature ont été publiées en langue anglaise de 1983 à 2009, les plus récentes dans le Handbook of research on science education, qui fait le point sur l’avancée des recherches dans ce domaine (la dernière édition est de 2007, la précédente de 1998), et dans des revues de recherches en éducation aux sciences publiées en langue anglaise : le Journal of Research in Science Teaching, Studies in Science Education et Science Education (éditées aux États-Unis). Les sept rapports évoqués dans cette note de synthèse émanent d’associations (American Association for the Advancement of Science et Nuffield fondation, fondation britannique qui finance des projets et des recherches en éducation scientifique), d’organismes internationaux (OCDE), d’instances politiques (Commission européenne) et d’un ministère de l’Éducation (Canada). Ils ont été publiés de 1989 à 2008. Les 31 recherches empiriques et théoriques recueillies ont été publiées de 1958 à 2009.

  • la problématique et les objectifs : voir ce que dit Lemieux (2010) sur la problématisation
  • les cadres théoriques qui vous permettent de penser votre question de recherche ET votre méthode d'enquête
  • les choix de méthodes, leurs originalités, et leur limites,
  • une réflexion sur ce qui a été fait et ce qui reste à faire, les limites de la méthode, des analyses, des interprétations, les biais probables du travail réalisé.

D’une manière générale et dans tout le mémoire, il faut distinguer clairement ce qui est rappelé pour la clarté de l’exposition, de ce qui est un apport novateur. Toutes les citations doivent renvoyer à une référence précise (y compris la page). Les références sont répertoriées suivant les normes APA, par ordre alphabétique, à la fin du mémoire et avant les annexes. Soyez lucide vis-à-vis des différents types de sources (scientifique, médiatique, institutionnelle…). De façon générale, toutes les affirmations doivent être prouvées, comme si "l’avocat de la partie adverse" cherchait la faille dans votre enquête.

Style rédactionnel : entre humilité et fierté scientifique

Vous trouverez ci-dessous deux exemples de style de rédaction scientifique, modeste et critique vis-à-vis de la recherche conduite par l'auteur.

Eco (2018) parle d'humilité scientifique (ce qui n'est pas une vertu pour les faibles mais au contraire une vertu des personnes orgueilleuses, p.42). Il s'agit en fait de prendre en compte toutes les opinions formulées sur notre sujet, notamment celles formulées par des auteurs ayant une faible renommée car il n'est pas sur que les meilleures idées nous viennent des auteurs les plus importants. N'importe qui peut nous enseigner quelque chose, et il faut lire avec respect chaque auteur, sans pour autant nous exempter de porter des jugements de valeur ni oublier que cet auteur voit les choses de façon différente de nous, et qu'il peut nous être idéologiquement très étranger. Si on veut faire de la recherche, il ne faut mépriser aucune source, par principe (Eco, 2018, p.224-227). Si l'écrivain parle d'humilité à propos de la phase de lecture de texte et de méthodes de recherche, il rappelle également que la nécessité d'une fierté scientifique lors de la rédaction de la thèse (Eco, 2018, p. 283-285) : une fois que les difficultés de la thèse ont été exposées, que les opinions des autres ont été présentées, que toutes les solutions envisageables ont été étudiées, il faur se jeter à l'eau ! Au moment où l"on palre, vous êtes l'expert d'un sujet donné qui parle au nom de la collectivité. Il faut donc être humble et prudent avant d'ouvrir la bouche, mais une fois que vous avez commencé à parler, soyez orgueilleux. Nul ne doit connaitre mieux que vous ce qui a été dit sur le sujet choisi, et pour cela, vous devrez avoir travaillé de manière à vous sentir la conscience au repos. Mais n'oubliez pas que les parties accessoires de votre thèse deviendront les points de départ pour de nouvelles recherches, peut etre même des dizaines d'années plus tard.

Ces textes montrent l'émergence d'une problématique progressivement reformulée, en fonction d'un état de l'art, de l'histoire des idées, de divers modèles explicatifs ou cadres théoriques parfois concurrents, et des hypothèses que l'on peut formuler face une énigme à résoudre. L'ensemble conduit alors à proposer une méthode d'investigation.

  • In Bronner, G. (2006). Une théorie de la naissance des rumeurs. Diogène 213(1), 108-111 :

Introduction et problématique [...] On commence à savoir un certain nombre de choses sur ce que l’on peut appeler la statique des croyances, c’est-à-dire la façon dont elles sont hiérarchisées, rendues approximativement cohérentes et dont elles se défendent face aux démentis de la réalité. On en sait beaucoup moins sur la question de la dynamique des croyances: comment se transforment-elles, comment disparaissent-elles ? On ne sait presque rien, enfin, sur la génération des croyances, c’est-à-dire sur leur processus d’émergence sur le marché cognitif. C’est en particulier vrai pour le phénomène de la rumeur, sur lequel je concentrerai mon attention [...] :
Pourquoi une rumeur naît-elle, à quoi ressemble son processus d’émergence, comment acquiert-elle une certaine stabilité
?
Les spécialistes de cette question font presque unanimement remarquer que les rumeurs ont une utilité sociale, qu’elles disent quelque chose de l’état de nos interrogations et de nos angoisses partagées, qu’elles sont une sorte de métalangage collectif. Cette thèse serait sans doute excessive si elle était généralisée, mais il est vrai que les rumeurs revêtent sous leur forme aboutie, si ce n’est toujours une fonction, du moins souvent une efficience sociale. De là, en convoquant l’ancienne maxime selon laquelle la fonction crée l’organe, pourrait-on croire l’énigme de l’émergence de la rumeur résolue : la naissance d’une rumeur viendrait de ce qu’elle aurait une utilité sociale, elle émergerait lorsque le besoin s’en ferait sentir.
Cette constatation, cependant, déplace l’énigme plutôt qu’elle ne propose de la résoudre. En effet, sans autre précaution, cette proposition recèle des difficultés théoriques redoutables. Ainsi, il s’agit de postuler que la génération d’une croyance est placée sous l’autorité d’une causalité téléologique : puisque au terme de sa constitution la rumeur est censée assumée une fonction sociale, c’est que quelque chose l’y fait tendre initialement. C’est la fin qui est ici la cause de l’origine du processus. Or, si le régime téléologique de la causalité est utilisé avec bonheur pour éclairer les actions et décisions d’individus doués de raison, sa mobilisation dans le cas présent est un peu incommode. En effet, on doit supposer que les croyances ont, en elles, dès leur naissance, une force qui les fait tendre vers ce qu’elles doivent devenir si leur destin est d’assumer une fonction sociale.
C’est un problème dont la nature intellectuelle n’est pas sans en rappeler un autre qui occupa un temps la biologie. En effet, de même que les rumeurs sont « adaptées » à leur environnement social, la vie, dans sa formidable diversité, est adaptée à son environnement (fonction de prédation, de protection, de reproduction, d’alimentation, etc.). Comment en rendre compte ?
L’histoire des idées a retenu deux figures emblématiques de ce débat en biologie : Darwin et Lamarck. Le second concevait que la nature était animée par un mystérieux « principe vital » qui faisait, par exemple, s’allonger, d’une génération à l’autre, le cou des girafes pour qu’il puisse servir une fonction biologique fondamentale : l’alimentation. On sait que Darwin proposa à l’énigme de l’adaptation des morphologies du vivant à l’environnement une solution beaucoup plus satisfaisante parce qu’elle ne se fondait sur aucune hypothèse ad hoc. Pour lui, les modifications biologiques survenaient aveuglément, sans aucune autre intention que celle du hasard, la cruelle sélection ne retenant que les formes aptes à survivre, par conséquent, l’observateur pouvait avoir l’illusion, comme Lamarck, que la formidable adaptation du vivant était la conséquence d’une mystérieuse force téléologique. Cette illusion ne tenait que pour autant qu’on était incapable de reconstruire le processus d’émergence et de modification de la vie.
C’est intellectuellement au point où nous en sommes avec la question de la rumeur.
Deux hypothèses virtuelles se proposent pour solutionner l’énigme de l’efficacité sociale de la rumeur. La première correspond, dans son esprit, à celle du lamarckisme en biologie. Elle considère que les objets sémantiques tendent vers une fonction sociale qui assure leur genèse, leur survie, donc leur diffusion, rôle que Jean-Baptiste de Monet, chevalier de Lamarck, attribuait à une mystérieuse force vitale, contenue dans toute vie, qui orientait l’évolution biologique. La deuxième, au contraire, est une position « darwinienne ». Elle affirme que c’est parce qu’un processus de sélection a déjà eu lieu au moment où l’observateur enregistre la forme émergeante d’une idée, et que les moins « adaptés » ont été éliminés, que les objets dominants peuvent donner l’illusion qu’ils tendaient, dès leur origine, vers une fonction sociale. En d’autres termes, plusieurs croyances peuvent émerger concernant le même objet, ces croyances n’apparaissent pas totalement au hasard puisque l’imagination humaine est limitée et partiellement structurée, mais du moins ne sont-elles pas orientées a priori vers une fonction sociale. Ensuite, elles sont comme des produits qui se proposent sur un marché : livrées à la concurrence. La sélection fait alors son office, certains disparaissent, d’autres « survivent ». À ce stade, les énoncés ne sont pas toujours arrivés à maturité et plusieurs processus sont possibles qui peuvent les transformer [...] La confirmation : la croyance apparaît initialement sous une forme performante, elle ne subit aucune transformation notable ; L’hybridation : deux produits concurrentiels fusionnent et produisent une nouvelle croyance ; L’élimination : Un produit apparaît, puis disparaît simplement parce qu’il cesse d’être cru ou parce que les conditions de sa diffusion ne sont pas réunies ; La mutation : un produit se transforme, par adjonction ou amputation d’un ou de plusieurs éléments.
Les expérimentations
Pour mieux faire comprendre comment peut se produire le processus de sélection sur le marché cognitif, j’ai mené trois expérimentations qui tentent de décrire le genre de tâtonnements cognitifs qui précèdent l’émergence de certaines rumeurs. [...]

  • In Chateauraynaud, F. (2007). La contrainte argumentative. Les formes de l’argumentation entre cadres délibératifs et puissances d’expression politiques. Revue européenne des sciences sociales 136, 129-131.
  • Les thèmes du débat et de la délibération, comme ceux de la controverse et de la critique sont aujourd’hui au centre de nombreux travaux. Cet intérêt pour les formes concrètes d’exercice de la démocratie est lié à la prolifération des arènes, fondées sur des procédures délibératives plus ou moins routinisées, qui donnent lieu à de multiples débats sur les débats, d’autant plus animés que cette prolifération se double d’un recours intensif aux technologies de l’information et de la communication. La démocratie électronique fait partie des mots d’ordre qui ont émergé ces dernières années sans que l’on puisse encore apprécier réellement l’impact des usages de l’internet sur la manière d’organiser les débats. Dans ce texte, je propose d’attaquer la double question de l’apport politique et cognitif des formes contemporaines de débat en essayant de surmonter la tension récurrente entre deux sociologies. D’un côté une sociologie cynique, expression qui n’a ici aucune visée péjorative et qui désigne la réduction des débats comme l’instanciation de rapports de force entre des acteurs dotés de stratégies plus ou moins explicites ; de l’autre, une sociologie morale qui fait de la discussion, de la justification et de l’accord les médiations décisives à partir desquelles s’établissent l’intérêt et la valeur de toute délibération publique. On objectera volontiers qu’une troisième voie existe déjà sous la forme d’une sociologie des acteurs réseaux, pour laquelle les débats tendent de plus en plus à s’organiser comme autant de « forums hybrides ». Si l’ouverture des controverses et des forums à des acteurs hétérogènes introduit bien des figures nouvelles dans l’espace des prises de parole publiques, le paradigme du « réseau » sur lequel elle repose n’aide pas à clarifier les processus en oeuvre et fait courir le risque de confusions multiples. De quelles logiques de réseau parle-t-on? Le paradigme du « réseau » permet d’associer à peu de frais des dispositifs et des processus qui n’ont pas les mêmes contraintes et les mêmes enjeux: tout ne se connecte pas à tout ; il y a des temporalités différentes ; et les controverses apparaissent comme des opérateurs de mise à l’épreuve des connexions, à la croisée de rapports de force et de rapports de légitimités. D’autre part, ledit «monde en réseau » a vu se reconstituer, avec une intensification spectaculaire après les manifestations anti-OMC de Seattle à la fin de l’année 1999, une opposition, conçue souvent de façon manichéenne, entre « néolibéraux » et « altermondialistes ». Quels rôles jouent les débats et les controverses dans cette configuration critique? Ne sont-ils que des instruments de mesure des forces et des points de légitimité, ou jouissent-ils d’une relative autonomie? Vu depuis les grandes causes ou les grands enjeux, chaque discussion ou délibération paraît locale. Inversement, lorsqu’on se place à l’intérieur des procédures délibératives, dont la normativité n’a cessé de s’affirmer, on traite spontanément les grands acteurs (gouvernements, partis politiques, syndicats, industriels, associations et coordinations…) sous l’angle de leurs stratégies d’instrumentalisation des débats.
  • Pour clarifier quelque peu les enjeux et proposer un cadre d’analyse ouvert à la pluralité des formes d’expression du désaccord, une autre voie est possible: celle d’un sociologie pragmatique des transformations, permettant de cerner ce qu’ajoute, retire, modifie ou consolide le recours au débat public dans des processus sociaux appréhendés sur la longue durée. En effet, comme la figure qui prend forme sur un fond, tout débat gagne à être replacé dans des séries d’épreuves ou de confrontations plus larges. Lorsqu’un débat est saisi pour lui-même, on court le risque de produire des catégories de description et d’analyse trop abstraites. En saisissant les formes « débat public », « controverse», ou « forum social» par référence à des séries d’épreuves qui les précèdent, les prolongent, les débordent ou les dépassent, on peut regarder les processus par lesquels un débat ou une controverse est rendu nécessaire, précisément en l’absence de procédure obligatoire ; on peut ensuite interroger l’impact ou les conséquences du débat sur des milieux, des dispositifs, des représentations, au-delà des aspects purement formels relatifs à la procédure de délibération elle-même; dans le même mouvement, on peut regarder ce qui n’entre pas dans le débat et donne lieu à des traitements alternatifs ou parallèles ; enfin, il est possible d’identifier ce qui fait précédent et ce qui continue à peser sur les actions et les jugements dans la longue durée. [...]

Le titre : Le titre est un élément informatif important (une ligne de préference, pas plus de 15 mots, sans parenthèses, guillemets et point final) ; son choix est soumis à des contradictoires : être informatif, précis (par rapport à ce qui a réellement été réalisé), concis et explicite.

Le résumé, en français (et, si possible, en anglais) : Le résumé de 350 mots environ sera placé en quatrième de couverture du mémoire, mais aussi au début du mémoire, en regard du sommaire, afin de pouvoir saisir apidement la cohérence de l'ensemble du travail. Il sera suivi d’une liste de descripteurs ou mots-clés qui situent le contenu, appartenant au thésaurus européen des systèmes éducatifs, le tout occupant au plus une page. Pour le rédiger, essayez de vous mettre à la place d’un lecteur averti mais ignorant tout de vos travaux et qui désirerait en avoir une idée précise afin de savoir s’il se lance dans une lecture plus approfondie. Il faut donc définir l'objet et préciser les objectifs de l'article, la méthode utilisée, les résultats obtenus ou les conclusions dégagées. Donner donc deux ou trois idées clés sur l'apport de votre enquête, après avoir présenté la problématique et la méthode, et en terminant sur les limites et les perspectives à donner à votre travail.

Bibliographie : La présentation au normes APA est recommandée :

  • Pour un article, c’est le nom de la revue qui est en italique, alors que pour un livre c’est son titre.
  • La date est indiquée après le nom de l’auteur. Elle correspond à la date de la première parution du texte.
  • Une date peut apparaitre à la fin du référencement, et correspond alors à la date de l’édition consultée, si elle est différente de la première parution.
  • Quand un même auteur est cité pour plusieurs écrits dans la même année, on les classe avec des lettres dans le texte du mémoire et dans la bibliographie (ex.: Wolfs 1980a, Wolfs 1980b, etc.).
  • Dans le corps du texte du mémoire, les références se font sous la forme : "dans des travaux récents (Mathusalem, 2015) ..." ou bien "Nochau (1985b) montre que".
  • Pour les références prises sur internet (éviter toute inflation en la matière), donner l’adresse exacte du site et la date de consultation.

MODALITES D'EVALUATION
Consignes officielles pour l'année 2017-2018, Master Recherche
(fichier pdf, 2 pages)

La soutenance : la constitution du jury est sous la responsabilité du directeur de mémoire mais elle peut être co-construite avec l'étudiant en fonction de critères de compétences scientifiques sur le sujet traité. C’est également lui qui doit fixer la date de soutenance, en général aux alentours du 25 juin. La durée de l’exposé de soutenance est fixée à 20 minutes, à laquelle s'ajoutent les questions du jury (20 à 30 minutes en général). Ces questions sont celles des deux membres du jury. D'autres questions sont liées aux commentaires critiques remis par le rapporteur du mémoire, lorsque un rapporteur est désigné.

Consignes et attendus : l'épreuve orale doit montrer au jury que l'étudiant a pris du recul et de la hauteur par rapport à son écrit. Il doit donc faire un effort de synthèse didactique de son travail, en insistant sur l'essentiel des résultats, en lien avec la problématique et la question de recherche, les limites de la méthode et les perspectives. On attend donc de la réflexivité et l'oral doit donner une autre vision de l'écrit, plus mure et plus réfléchie, ce qui est normal dans ce type d'exercice. On évitera donc de relire son mémoire devant le jury, on s'appuiera sur un support de communication sobre, synthétique et lisible. L'étudiant connait parfaitement son sujet, mieux que les membres du jury. Il n'a donc pas besoin de lire ses notes, en plus de son diaporama. Il veillera enfin à ce que chaque diapositive ne mobilise pas trop de caractères écrits, ce qui nuit à l'attention du jury et des publics présents, et risque de sacrifier de precieuses minutes....

Pour la première session, le mémoire doit être soutenu avant le jury de la fin juin. Le mémoire doit être remis au jury au minimum 10 jours avant la date de soutenance. Ces dates sont impératives pour les étudiants qui souhaitent solliciter une allocation doctorale de recherche.
Pour la seconde session, la date de soutenance orale est fixée durant les 3 premières semaines de septembre, le mémoire doit être remis au jury au minimum 10 jours avant la date de soutenance.

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BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES, ARTICLES et FORMATIONS SUR
LES METHODES DE RECHERCHE ET L'ECRITURE SCIENTIFIQUE
merci à Guillaume LAIGLE pour sa précieuse contribution

  • Lindsay, D., Poindron, P. (2011). Guide de rédaction scientifique. Versailles, France: Editions Quæ.
  • Formations doctorales de l'Association Paris-Montagne
  • Bardin L. (2007) L’analyse de contenu. Paris : Quadrige / PUF.
  • Beaud, S. & Weber, F. (2010). Guide de l’enquête de terrain. Paris : La Découverte.
  • Becker, H. (2002). Les Ficelles du métier. Comment conduire sa recherche en sciences sociales. Paris : La Découverte.
  • Blanchet, A. & Gotman, A. (2007). L'entretien (2eme). Paris : A. Colin.
  • Bourdieu, P. (1993). Comprendre. La situation d’enquête et ses effets. In P. Bourdieu (dir.), La misère du Monde (pp.1391-1447). Paris: Éditions du Seuil.
  • Cefaï, D. (2003). L'enquête de terrain. Paris : La Découverte.
  • Charaudeau, P. & Maingueneau, D. (2002). Dictionnaire d’analyse du discours. Paris : Editions du Seuil.
  • De Cheveigné, S. (1997). La science médiatisée. Les contradictions des scientifiques. Hermès, 21, 121-133.
  • De Cheveigné, S. (2000). Annexe 1 : Méthodes. In S. De Cheveigné, L'environnement dans les journaux télévisés (pp.123-132). Paris : CNRS Éditions.
  • De Singly, F. (2016). Le questionnaire. Collections 128, Editions Armand Colin.
  • Eco, U. (2016). Comment écrire sa thèse. Editions Flammarion.
  • Gremmo, M.-J.& Gérard, L. (2008). Accompagner les apprentis-chercheurs : jeux et enjeux de la direction de mémoire. Recherche et formation, 59 (3), 43-58.
  • Heinich, N. (2009). Comment observer une commission. In Nathalie Heinich, Faire voir. L'art à l'épreuve de ses médiations (pp. 206-220). Paris : La Découverte.
  • Lahire, B. (1996). Risquer l’interprétation. Pertinences interprétatives et surinterprétations en sciences sociales. Enquête, 3.
  • Mucchielli, A. (2004). Dictionnaire des méthodes qualitatives en sciences humaines. Paris : Armand Colin.
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  • Bonneville, L., Grosjean, S., & Lagace, M. (2007). Introduction aux méthodes de recherche en communication. Montréal: Gaëtan Morin.
  • Seurrat, A. (dir.). (2014). Ecrire un mémoire en sciences de l'information et de la communication. Récits de cas, démarches et méthodes. Paris : Presses Sorbonne Nouvelle, coll. « Les fondamentaux de la Sorbonne nouvelle ».

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BIBLIOGRAPHIE SUR LES QUESTIONS D'EDUCATION ET DE MEDIATION SCIENTIFIQUE

 

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  • Fabio, C. (2015). L’évolution de l’émission de vulgarisation scientifique à la télévision avec l’arrivée des outils numériques : l’exemple de C’est Pas Sorcier et du Monde de Jamy.
  • Romain, D. (2016). La vulgarisation scientifique à la télévision française (1995-2003) à travers trois émissions : E=M6, C’est pas sorcier et Archimède.
  • Eastes, R-E., Giordan, A., Pellaud, F. (2008). Un modèle pour comprendre l’apprendre : le modèle allostérique.
  • modèle de l'ascension, proposé par Burns, O'Connor et Stocklmayer (2003).
  • multiplicité de modèles (Sturgis et Allum, 2004),
  • modèle de l'engagement public (Brossard et Lewenstein, 2010),
  • modèle contextualisant (Brossard et Lewenstein, 2010; Weigold, 2001)
  • modèle de la production du savoir (Bucchi et Neresni, 2007).
  • modèle de communication dialogique (Trench, 2008)