Education
à la médiatisation des sciences
MEDIA COMMUNICATION ON CONTROVERSIAL ISSUE
IMPLICATIONS FOR SCIENCE
EDUCATION AND CITINZENSHIP
Benoit
Urgelli
last up-date :
14 novembre, 2017
voir
aussi :
Médiatisaton
des controverses socioscientifiques en matière de santé
Débattre
des questions socioscientifiques à l'école
|
[...]
la proximité entre complotisme et savoir donne à
l’École les moyens d’agir. En rappelant la différence
fondamentale entre savoir scientifique et révélation.
En rappelant la distinction cardinale entre le vrai et le vraisemblable.
En donnant aux élèves des outils techniques pour maîtriser
la rhétorique, l’argumentation, et pouvoir ainsi mieux
déconstruire les arguments qui leur sont opposés.
Mais dans ce cas, me direz-vous, avons-nous besoin d’enseignement
spécifique ? Tous ces enjeux ne sont-ils pas, d’une
certaine façon, abordés par les enseignants, en Histoire,
en sciences, en langues et en littérature ? Ils le sont,
mais jamais de manière directe. On explique rarement comment
se fabriquent les savoirs. Les connaissances. Quels sont les enjeux
et les règles qui les régissent. Voilà pourquoi
j’ai tenu à ce que deux enseignements soient mis en
place : l’Enseignement Moral et Civique et l’Education
aux Médias et à l’Information. Tout en convoquant
des savoirs fondamentaux et des connaissances acquises dans d’autres
cours, ils mettent l’accent sur des questions de citoyenneté,
d’apprentissage et de pratique du débat, de connaissance
des médias et de l’information.
Extrait
du discours de Najat Vallaud-Belkacem du 09/02/2016 : Réagir
face aux théories du complot.
|
OBJECTIF
: Dans cette unité d'enseignement, il s'agit d'interroger la dynamique
des relations sciences et société, mais également
les questions d'éthique scientifique et journalistique à
travers l'identification de modèles
de communication portant sur des questions socioscientifiques.
Les médiations socioscientifiques mettent en jeu et construisent
des représentations des sciences en société mais
également des représentations des publics et des visées
de l'information scientifique (sensibilisation, mobilisation,
éducation, etc...). Ces représentations conduisent
à des logiques d'engagement, associées à des modèles
de communication (deficit ou participative model, etc...).
Dans le traitement médiatique de questions socioscientifiques,
des connaissances mais également des valeurs et des croyances s'intégrent
à des jeux d'arguments et d'acteurs inscrits dans l'espace social
et dans le temps.
Retour
sur quelques définitions : question socioscientifique, représentation,
valeurs, normes..., constructivisme
journalistique et modèles de communication !
THEORETICAL
FRAMEWORK ON MEDIAS AND EDUCATION
La
fabrique de l'information

Collectif (2002). Sciences Humaines n° 129
La
fabrique de l'information.
Juillet 2002, pp.21-37
|
La télévision
aurait-elle trop valorisé le discours sur l'insécurité
? Cette polémique récente
[ndlr : cherchez d'ailleurs le contexte sociopolitique de ce dossier
de Sciences humaines....] pose le problème
de l'influence des médias (voir l'article, p. 32) et de
leur mode de sélection des informations. La question cruciale
est de comprendre les contraintes et le fonctionnement de la «
fabrication de l'information ». Les journalistes, leur sociologie
et leurs activités (voir l'article, p. 22) constituent
la première clef. Le rôle des médias dans
l'espace public démocratique (voir l'article, p. 28) est,
lui aussi, essentiel : la presse écrite, qui a la première
fondé la démocratie, est aujourd'hui supplantée
par la télévision, qui ne serait guère propice
au débat. Internet servira-t-il de relais ? Une chose est
sûre, les médias et l'actualité sont avant
tout des machines à fabriquer des récits (voir l'entretien
avec Jean-François Tétu, p. 34) , même si
ces récits s'appuient sur des mises en scène complexes
dans le cas des médias audiovisuels.
Sommaire du
dossier :
Voir
aussi le passage de l'Education aux médias (EAM) à
l'Education aux Médias et à l'Information (EMI), texte
du CLEMI sur l'ère de l'information numérique
suite aux attentats de Paris (2015) et la loi d'orientation de l'école
2013. |
Les
effets des médias
- Neveu, E (2014).
Sociologie
de la presse. Encyclopædia Universalis [en ligne],
consulté le 2 novembre 2014.
- Neveu, E (2014).
Les
vrais pouvoirs des médias. Sciences Humaines n°
263, octobre 2014. Éduquer au 21e siècle.
- Bregman, D. (1989).
La
fonction d'agenda : une problématique en devenir. Hermès
La Revue, vol. 1 - n° 4, CNRS Editions, pp. 191-202.
- Davallon, J. (1992).
Le
musée est-il vraiment un média ? Publics et Musées
n°2. Regards sur l'évolution des musées (sous la direction
de Jean Davallon) pp. 99-123.
- Dayan, D. (2000).
Télévision
: le presque-public. Réseaux vol. 18, n°100.
pp. 427-456.
Les
médias, opérateurs sociaux de sens (d'après
Urgelli, 2009, p. 123-124)
La
dimension communicationnelle des questions socioscientifiques conduit
à s’intéresser à l’opérativité
socio-symbolique qu’exercent les médias (Davallon,
1992) lors de la publicisation de ces questions. La définition
du média proposée par Davallon s’éloigne de
l’objet empirique inscrit dans le domaine des technologies de l’information
et de la communication. L’auteur considère le média
dans sa dimension théorique, comme dispositif, espace, lieu d’interaction,
dans lequel des acteurs établissent des relations et prennent positions
(Le Marec, communication personnelle, 2008). On abandonne dans cette définition
la dimension matérielle du média, pour le considérer
à travers les liens sociaux qu’il construit, à travers
ses discours spécifiques et les rapports de pouvoir et de légitimité
qu’il suppose (Davallon, 1992). Même s’il a une inscription
matérielle, le média devient donc un espace de production
de sens social, un opérateur socio-symbolique. La définition
du média proposé par Davallon (1992) est ainsi la suivante
:
1/
Le média est un lieu d’interaction entre le récepteur
et les objets images, etc. L’action du récepteur fait donc
partie intégrante du média.
2/ Ce qui se passe dans le dispositif social, ses caractéristiques
sont socialement définis (le cinéma n’est pas la publicité,
pas plus que la presse ou le musée).
3/ Le média est un lieu de production de discours social : chaque
média a son genre de discours et produit des effets de sens sociaux
spécifiques : le discours de l’exposition n’est pas
celui du théâtre ou du livre. On n’y fait pas du sens
de la même façon.
4/ Chaque média établit un type de lien social qui lui est
propre entre les acteurs : les liens du téléspectateur aux
autres téléspectateurs et au monde physique et social diffèrent
de ceux qui sont établis par d’autres médias comme
le livre, le théâtre, la publicité, la télématique,
etc.
5/ Pour se construire comme dispositif, chaque média développe
une technologie, de sorte que ce dispositif rende possible les opérations
précédentes : il garde en mémoire, si l’on
veut, des logiques d’interaction et des procédures de réception,
des logiques de production de sens et des modalités de relations
sociales.
6/ Le média comme dispositif est au centre d’un espace social
qu’il contribue à organiser et qui lui sert en même
temps de soubassement.
7/ Enfin, le dispositif et son espace social, qui sont à la fois
produits et producteurs de langage et de lien social, sont évidemment
un enjeu de pouvoir et donc potentiellement le lieu de développement
de stratégies de pouvoir.
Cette
définition sociologique des médias permet d’aborder
avec un autre regard leur fonctionnement social. Elle permet de penser
les liens et glissements de sens entre les discours médiatiques
et ceux d’autres institutions sociales, comme l’école
ou la sphère scientifique. Les recherches inscrites dans le cadre
de cette définition s’éloignent du modèle du
codage effectué par le média : émetteur ->
message -> récepteur -> action. L’idée
de message est remplacée par celle de discours, beaucoup plus complexe.
Alors que dans le message médiatique, l’attention se porte
sur le contenu, le lexique, la forme syntaxique, le discours médiatique
suppose qu’on s’intéresse plutôt aux modalités
énonciatives et à la place des énonciateurs.
On intègre également les usages et les contextes sociaux
du langage (voir Charaudeau, 2008, ci-dessous).
Le
journaliste et le scientifique
 |
-
-
-
-
RDT
Info (2002). Dire
la Science. Numéro spécial du magazine
de la Recherche européenne. Septembre 2002.
-
RDT
Info (2005). Dialogues
de science. Numéro spécial du
magazine de la Recherche européenne. Novembre 2005.
-
Comby
J.-B. (2008). Créer un climat favorable. Les
enjeux liés aux changements climatiques : valorisation
publique, médiatisation et appropriations au quotidien.
Thèse de troisième cycle. Université
Paris II, Institut Français de Presse. Centre d’Analyse
et de Recherche Interdisciplinaire Sur les Médias,
soutenue le 24 octobre 2008.
|
|
Education
aux médias et théories de la communication (Urgelli,
2009, p. 163-167)
Piette (2006) identifie une filiation entre les programmes
d’éducation aux médias et les théories de la
communication, notamment celles de l’influence des médias
dans la perspective des effets (voir Fourquet, 1999
et Dayan, 2000). Les contenus de cette éducation aux
médias […] montrent leurs filiations aux théories
et recherches sociologiques des médias. Trois courants ponctuent
l’approche de l’éducation aux médias, dont l’un,
défini comme “vaccinatoire” nous paraît toujours
prégnant chez bon nombre d’enseignants […]. Les recherches
sur les médias mettront petit à petit en relief le caractère
actif du récepteur dans des mécanismes de sélection
et d’interprétation, elles s’intéresseront à
la polysémie textuelle ou bien encore aux processus de codage et
de décodage des messages médiatiques (Barthélémy,
1998).
Pour
sortir de ces dérives, Piette (2007)
propose de reconnaître le principe de la « non-transparence
des médias », qui établit que leurs messages
ne doivent pas être abordés comme le simple reflet de la
réalité, mais envisagés comme des «
constructions », des « représentations » de la
réalité. Les médias ne sont ni des «
fenêtres sur le monde », ni des « miroirs » qui
ne font que refléter des images de ce qui se passe. […] Ni
neutres, ni impartiaux, les médias expriment toujours un point
de vue particulier sur des idées, des valeurs, des croyances ou
des conceptions spécifiques à propos de l’objet dont
ils parlent. Ils sont donc engagés dans un processus actif
de représentation de la réalité. Piette rejoint
ici la définition de Davallon (1992)
dans laquelle les médias sont perçus comme des systèmes
symboliques qui construisent des représentations de la réalité
et un savoir social. Delforce (2004) parle
de constructivisme journalistique.
=>
Dans cette perspective communicationnelle à la fois interactionniste
et constructiviste, on s’intéresse à ce que les
gens font des médias plutôt qu’à ce que
les médias font aux gens.
Analytical
Framework - Science Communication Models (deficit, dialogue and participation)
Voir
aussi la synthèse de Laigle, G., Les
modèles de communication publique des sciences, Mémoire
de Master « Communication Scientifique et Technique », ENS
Cachan, 2012.
|
In
Trench, B. (2008).
Towards an Analytical Framework of Science Communication Models.
In Cheng, D. and Claessens, M. and Gascoigne, T. and Metcalfe,
J. and Schiele, B. and Shi, S., (eds.) Communicating science in
social contexts: new models, new practices. Springer Netherlands,
pp. 119-138.
This
chapter reviews the discussion in science communication circles
of models for public communication of science and technology
(PCST). It questions the claim that there has been a large-scale
shift from a ‘deficit model’
of communication to a ‘dialogue model’, and
it demonstrates the survival of the deficit model along with the
ambiguities of that model. Similar discussions in related fields
of communication, including the critique of dialogue, are briefly
sketched. Outlining the complex circumstances governing approaches
to PCST, the author argues that communications models often perceived
to be opposed can, in fact, coexist when the choices are made
explicit. To aid this process, the author proposes an analytical
framework of communication models based on deficit, dialogue and
participation, including variations on each. [...]
Table
7.1 (p.131) shows a grid centred on a
triad of models of science communication [...]
-
Deficit.
Science is transmitted by experts to audiences perceived to
be deficient in awareness and understanding.
-
Dialogue.
Science is communicated between scientists and their representatives
and other groups, sometimes to find out how science could be
more effectively disseminated, sometimes for consultation on
specific applications.
-
Participation.
Communication about science takes place between diverse groups
on the basis that all can contribute, and that all have a stake
in the outcome of the deliberations and discussions.
|
Déontologie
journalistique et dynamique des sciences : Quelles contraintes ?
voir
aussi Déclaration des devoirs et des droits des journalistes
(Munich, 1971)
La
Charte de déontologie des Journalistes a été mise
à jour par le Syndicat National des Journalistes en octobre
2010 (la précédente version de la Charte datait de 1938).
L'Association
des Journalistes Scientifiques de la Presse d'Information (AJSPI),
qui n'est pas un syndicat, précise que "notre profession,
de plus en plus sous la pression des services de communication et de l'urgence,
doit garder en tête quelques principes fondamentaux. Elle n'en sera
que plus respectée, à la fois par nos lecteurs, auditeurs,
téléspectateurs, et par nos interlocuteurs".
Ci
dessous des versions successives de la Charte des dévoirs
professionnels des journalistes français, des versions
à comparer et à remettre dans les contextes sociopolitiques
du moment. La Charte du journaliste adoptée en 1918 par le Syndicat
national des journalistes correspond à une réaction
vis-à-vis de la censure et du « bourrage de crâne »
qui ont lourdement pesé sur la presse pendant la guerre. Mais c’est
aussi la volonté de marquer une rupture avec la presse de la fin
du XIXe siècle, dont trop souvent les plumes étaient vendues
au plus offrant (d'après le site de l'Académie
de Versailles, Education aux médias).
Paris,
version de Juillet 1918, version
révisée en janvier 1938 |
|
Version
révisée en mars 2011 |
Un
journaliste, digne de ce nom,
-
prend la responsabilité de tous ses écrits, même
anonymes ;
- tient la calomnie, les accusations sans preuves, l’altération
des documents, la déformation des faits, le mensonge pour
les plus graves fautes professionnelles ;
- ne reconnaît que la juridiction de ses pairs, souveraine
en matière d’honneur professionnel ;
- n’accepte que des missions compatibles avec la dignité
professionnelle ;
- s’interdit d’invoquer un titre ou une qualité
imaginaires, d’user de moyens déloyaux pour obtenir
une information ou surprendre la bonne foi de quiconque ;
- ne touche pas d’argent dans un service public ou une entreprise
privée où sa qualité de journaliste, ses influences,
ses relations seraient susceptibles d’être exploitées
;
- ne signe pas de son nom des articles de réclame commerciale
ou financière ;
- ne commet aucun plagiat, cite les confrères dont il reproduit
un texte quelconque ;
- ne sollicite pas la place d’un confrère, ni ne provoque
son renvoi en offrant de travailler à des conditions inférieures
;
- garde le secret professionnel ;
- n’use pas de la liberté de la presse dans une intention
intéressée ;
- revendique la liberté de publier honnêtement ses
informations ;
- tient le scrupule et le souci de la justice pour des règles
premières
- ne confond pas son rôle avec celui du policier.
|
|
Un
journaliste, digne de ce nom,
•
Prend la responsabilité de toutes ses productions professionnelles,
mêmes anonymes ;
•
Respecte la dignité des personnes et la présomption
d’innocence ;
•
Tient l’esprit critique, la
véracité, l’exactitude, l’intégrité,
l’équité, l’impartialité, pour
les piliers de l’action journalistique ; tient l’accusation
sans preuve, l’intention de nuire, l’altération
des documents, la déformation des faits, le détournement
d’images, le mensonge, la manipulation, la censure et l’autocensure,
la non vérification des faits, pour les plus graves dérives
professionnelles ;
•
Exerce la plus grande vigilance avant de diffuser des informations
d’où qu’elles viennent ;
•
Dispose d’un droit de suite, qui est aussi un devoir, sur
les informations qu’il diffuse et fait en sorte de rectifier
rapidement toute information diffusée qui se révèlerait
inexacte
;
•
N’accepte en matière de déontologie et d’honneur
professionnel que la juridiction de ses pairs ; répond devant
la justice des délits prévus par la loi ;
•
Défend la liberté d’expression, d’opinion,
de l’information, du commentaire et de la critique ;
•
Proscrit tout moyen déloyal et vénal pour obtenir
une information. Dans le cas où sa sécurité,
celle de ses sources ou la gravité des faits l’obligent
à taire sa qualité de journaliste, il prévient
sa hiérarchie et en donne dès que possible explication
au public ;
•
Ne touche pas d’argent dans un service public, une institution
ou une entreprise privée où sa qualité de journaliste,
ses influences, ses relations seraient susceptibles d’être
exploitées ;
•
N’use pas de la liberté de la presse dans une intention
intéressée ;
•
Refuse et combat, comme contraire
à son éthique professionnelle, toute confusion entre
journalisme et communication ;
•
Cite les confrères dont il utilise le travail, ne commet
aucun plagiat;
•
Ne sollicite pas la place d’un confrère en offrant
de travailler à des conditions inférieures ;
•
Garde le secret professionnel et protège
les sources de ses informations ;
•
Ne confond pas son rôle avec celui du policier ou du juge. |
La
professionnalisation des journalistes scientifiques en France
Marius Renard : le premier homme à avoir reçu un rein
en 1953
A la fin du mois de décembre 1952, Marius Renard, un
jeune charpentier de 16 ans, tombe d'un échafaudage. Une
hémorragie incontrôlable contraint le chirurgien qui
tente de le sauver à lui retirer son unique rein. Marius
semble promis à une mort certaine.
Sa mère, désespérée, supplie les médecins
de greffer un de ses propres reins à son fils. Confrontés
à cette situation dramatique, Jean Hamburger et son équipe
décident qu'il est moralement plus acceptable de tenter cette
opération de la dernière chance. Les médias
s'emparent de son histoire, et Marius Renard et sa mère deviennent
de véritables héros nationaux, symboles de la force
de l'amour maternel et des prodiges de la médecine moderne.
Pourtant, le greffon cessera progressivement de fonctionner, pour
aboutir, vingt et un jours plus tard, à un rejet sans appel
et à la mort du jeune garçon.
Source : Fédération
Nationale d’Aide aux Insuffisants Rénaux - FNAIR.
Extrait de RADAR, magazine hebdomadaire français
de faits divers
qui parut de 1949 à 1962. Ici une page d'une édition
de janvier 1953.
|
|

Voir
l'historique de cette association créée le 21 mars
1955 pour promouvoir et défendre l'existence de cette
spécialisation inconnue jusqu'alors, l'information scientifique
et médicale [...] se posait alors une question toujours
d'actualité : fallait-il des journalistes pour traiter
de l'information scientifique et médicale ?
Robert Clarke,
un des fondateurs de l'AJSPI, raconte comment
la création de l'Association des journalistes scientifiques
a bousculé l'ordre établi à partir des années
1950 :
Dix ans
s'étaient pourtant écoulés depuis que l'explosion
de la bombe d'Hiroshima avait propulsé la science au niveau
du fait divers - c'est à dire à la "une"
des journaux. Et il se passait beaucoup de choses, dans ces années
50 : la double hélice de l'acide nucléique était
dessinée, Jacques Piccard descendait à 11000 mètres
au fond du Pacifique, on construisait les premières centrales
nucléaires, le vaccin contre la poliomyélite était
mis au point. On commençait enfin à parler d'exploration
spatiale : le premier Spoutnik était lancé en 1957.
Et pourtant, les journalistes scientifiques devaient se battre
pour faire leur métier. Contre leur propre rédaction,
d'abord. Les rédacteurs en chef et les patrons de journaux
vivaient encore dans l'esprit qui prévalait avant-guerre
et qui voulait que seuls les scientifiques puissent écrire
sur la science. Lorsque ces derniers le faisaient, c'était
sous la forme de ce qu'on appelait des feuilletons, des articles
de bas de page, signés par des académiciens, et
qui ne traitaient pas d'actualité. Il en était de
même pour la littérature, la médecine ou l'économie.
Il fallait,
en second lieu, lutter contre les autorités scientifiques
et médicales, qui voyaient d'un très mauvais oeil
des journalistes se méler de ce qui ne les regardait pas.
La science et la médecine étaient des sujets trop
importants, disait-on, pour les laisser à des non-spécialistes.
Il était alors facile de manipuler les chercheurs et de
leur interdire de rencontrer ces va-nu-pieds qui allaient forcément
déformer leur pensée. Parler à la presse
de ses travaux, était en outre, pour un scientifique, se
faire mal voir de ses collègues en se mettant en avant
de manière indécente. La situation était
pire encore en médecine car le Conseil de l'Ordre des médecins,
juridiction suprème de la profession, estimait publiquement
que l'information du grand public était "d'une utilité
contestable et devait être rare et anonyme". L'affaire
fut portée sur la place publique lors du drame vécu
par un jeune charpentier, Marius Renard, sur qui fut tentée
la première greffe de rein. Sa lente agonie émut
l'opinion, et les journalistes, comme les photographes, tentèrent
par tous les moyens d'en rendre compte, en soudoyant des infirmières
ou en pénétrant par les fenêtres de l'hôpital
: les médecins en furent scandalisés. Ils intentèrent
des procès et bloquèrent encore davantage l'information
médicale.
Voir aussi La
lettre de
l'Association des journalistes scientifiques de la presse
d'information (AJSPI) du 02 mars 2008, adressée
à la ministre de la Recherche Valérie Pécresse,
dans le cadre de l'Affaire Allègre
|
Etude
de quelques moments discursifs* médiatisés
(presse, télévision, Internet) autour de controverses socioscientifiques
Voir
aussi Les traitements d'un évènement national dans la presse
quotidienne régionale : L
'élection présidentielle française : Lundi 7 mai
2012
Voir aussi l'affaire Charlie Hebdo : une
question d'éducation citoyenne ? janvier 2015
OBJECTIFS
: 1. Construire une analyse dynamique et temporelle des jeux d'acteurs
et d'arguments révélés par le traitement médiatique
d'un évènement socioscientifique.
Pour
cela, on axe l'analyse sur l'étude d'un moment discursif,
au sens de Moirand, S. (2004)* afin
d'identifier
les modèles de communication sous-jacents (Trench,
2008). Dans l'optique d'une exploitation didactique, on s'interroge
sur les méthodes et les enjeux d'une cartographie des controverses,
au sens de Latour (2011)* mais
aussi au sens de Albe (2008) et Simonneaux (2013) qui
évoquent la nécessité d'une analyse socioépistémique
des controverses avant tout intention didactique.
-
*
Moirand, S. (2004) appelle
un moment discursif
une vaste production discursive soudaine et sporadique dans
les médias au sujet de faits de société qui touchent
à la santé, à l’alimentation et à
l’environnement (questions socioscientifiques) qui
sont de nature à inquiéter et à attirer lecteurs
et spectateurs, quels qu’ils soient. Or, on se trouve là
face à des données scientifiques instables, qui ne font
pas l’objet d’un consensus reconnu par toutes les communautés
des savants, et qui remettent en cause la croyance dans une science,
facteur de progrès. Et comme la science ne peut pas vraiment
« expliquer », on fait appel à une diversité
de « mondes sociaux » qui s’expriment à travers
les médias, le monde politique, le monde du commerce, le monde
économique, le monde associatif, etc., donc à différentes
« voix ».
- Moirand, S. (2004). De la médiation à la médiatisation
des faits scientifiques et techniques : où en est l’analyse
du discours ? In Joëlle Le Marec et Igor Babou (dir.), Actes
du colloque
Sciences, médias et société, Lyon 15-17 juin
2004, ENS Lettres et Sciences humaines, pp. 71-99.
- Moirand,
S. (2004). L’impossible
clôture des corpus médiatiques. La mise au jour des
observables : entre catégorisation et contextualisation. Revue
Tranel vol. 40, pp. 71-90.
-
*
Latour, B (2011).
"Nous
construisons des outils pour évaluer la recherche".
La Recherche, n° 456, octobre 2011, 76-79.
La méthode de cartographie des réseaux d'acteurs engagés
dans des controverses développée par l'équipe
de Bruno Latour a donnée naissance au programme international
Mapping controversies on science for politics (MACOSPOL).
L’intention déclarée est de développer
un outil pédagogique pour « aider le citoyen à
se forger une opinion sur ces questions controversées
» en mesurant sur Internet « la galaxie de positions
scientifiques et la galaxie des positions sociales » (p
.76). L’auteur va même jusqu’à considérer
que « la cartographie peut permettre de clore des controverses
artificiellement entretenues, comme l’a été dans
le passé celle sur le cancérigène du tabac. Un
exemple actuel serait la controverse sur l’origine anthropique
du réchauffement climatique » (p.78). La sociologie
des sciences permettrait alors de mesurer les distances entre les
différentes positions en débat, afin d'éviter
de mettre sur les mêmes plans scientifiques toutes les positions
(p.78).
2.
Methodological
Framework - Analyse de discours et des schémas narratifs
|
Utiliser
le modèle
actantiel
de Greimas, A. J. (1966,
Sémantique
structurale, Paris, P.U.F)
pour analyser et comparer l'argumentation (lexique et raisons) dans
les schémas narratifs de différents corpus de presse.
Selon ce modèle,
toute action d’un récit peut être examinée
en fonction de six composantes principales que Greimas nomme «
actants ». Ces actants constituent ainsi
la colonne vertébrale structurale du récit du point
de vue des personnages et des forces qui en nourrissent le déroulement.
Les actants ne sont pas nécessairement des êtres
animés, des personnages, mais peuvent aussi être
des entités abstraites, conceptuelles.
Le modèle
actantiel se compose d’un sujet qui part
en quête d’un objet. Dans sa quête,
le sujet peut rencontrer des alliés (adjuvants)
qui l’aident dans sa mission, mais aussi des ennemis ou
des obstacles (opposants) qui l’entravent.
Le destinateur est l’instigateur, le déclencheur
de la quête, alors que le destinataire
est celui qui bénéficie en dernier ressort de la
mission accomplie par le sujet.
Remerciements
: Audrey
Arnoult, Laboratoire ELICO, Lyon
|
|
Avec
la fin de la seconde guerre mondiale, le positivisme et la croyance
dans le progrès scientifique pour le bien etre de l'humnaité
s'affaiblissent. Aujourd'hui, avec la possibilité d'agir
et de modifier, de manipuler la source de la vie humaine, le mystère
de la création s'écroule également. Les sciences
contribuent à désenchanter le monde. Les rapports
entre science et société changent : "la rationalité
scientifique ne peut plus prendre le pas ou se passer d'une rationalité
sociale, civique et écologique" (Charaudeau, 2008,
p.45-46). Ce changement de paradigme est visible dans les modalités
de communication et de médiation scientifique.
Au
delà de la question de la vulgarisation scientifique se
trouve la question éthique et politique vis à vis
des sciences. Le discours de vulgarisation dépend des réprésentations
que l'on se fait des publics (voir Sommerton, 1998), mais aussi
de l'identité du vulgarisateur (scientifique, enseignant,
journaliste généraliste ou spécialisée)
et de ses réprésentations de l'intéret de
communiquer sur le sujet (dévoir éducatif, desir
de notoriété,...).
On
peut passer du discours de vulgarisation qui
porte sur un objet de savoir (à des fins d'explication
et de captation), à un discours didactique
à des fins didactiques d'instruction de captation et d'évaluation,
avec une asymétrie, qui se développe en situation
de classe, par correspondance, par technologies interposées,
autour d'un programme, etc...),
Mais
on peut passer aussi à un discours de médiatisation
dans les médias d'information autour de débats sociaux
et moraux que posent les sciences (discours de médiatisation).
La
visée du discours médiatisation
est éducative et culturelle, au delà de l'instruction
valable pour le discours didactique. Sa finalité est l'information
(faire savoir) et la captation (susciter l'intéret), comme
pour le discours didactique, mais aussi pour se faire une opinion
à partir du "vrai", avec assymétrie, construction
d'un évènement à partir d'un objet de savoir,
et mise en scène (dramatisation et désacralisation
du savoir) pour rendre le savoir populaire.
Charaudeau
(2008, p.17-18), le discours scientifique, à
finalité de démonstration entre pairs, autour d'une
question, avec une production monologale (ou plus rarement dialogale)
se référant à une communauté de spécialistes,
sera en rupture ou en continuité avec la discours
de médiatisation qui met à distance le
domaine scientifique de référence, et qui cherche
plus ou moins conscienmment à susciter une opinion sur
des questions scientifiques controversées.
|
Une analyse
quantitative de contenu avec le
logiciel d'analyse de base de données Modalisa permet
de préciser les carctérisitiques de la couverture médiatique
(temporalité, spatialité, domaine scénique, etc...)
d'articles portant sur une question socioscientifique donnée (ici
le créationnisme).
Proposition
d'une grille d'analyse des discours médiatiques sur un thème
donné : exemple du créationnisme (Audrey
ARNOULT, septembre 2014).
-
journal
- date de l'article
- titre
- auteur
- types
d'article ou genres journalistiques
- rubrique
- espace géographique évoqué: Etats-Unis / France
/ Europe (hors France) / Moyen-Orient / Autres
- thématiques : enseignement / recherches ou avancées scientifiques
/ religion / publications / etc...
- acteurs : HY / acteurs politiques (ministère, Etat) / acteurs
juridiques (conseil constitutionnel..) / enseignant / parents
- performance : envoi du livre / loi /
- motivations :
- domaine scénique : scientifique / politique / éducatif
/ associatif / culturel
- experts convoqués : chercheur en sciences de l'évolution
/ homme politique / religieux / religieux et chercheur
- qualificatifs associés au terme "créationnisme"
: français / islamiste / turc / etc...
- les mots du créationnisme : créationnisme / néo-créationnisme
/ intelligent design
Activité
n°1. L'Affaire Allègre dans la presse quotidienne
nationale et dans le magazine La Recherche.
Ethiques et communication autour des sciences du climat : des lettres
et des débats sur la place des sciences en société...
Voir
le dossier ici et ici
aussi, Et un
autre sommaire ici
1A. Etude d'un premier moment discursif :
D'un
débat à l'Académie des sciences en mars 2007
(voir la
lettre de l'Académie n°21 du printemps 2007) à la
lettre de l'AJSPI de mars 2008
*
3 articles à propos du débat à l'Académie
des Sciences de 13 mars 2007
*
La lettre de l'Association des journalistes scientifiques de la presse
d'information du 02 mars 2008

Voir
l'historique de cette association créée le 21 mars
1955 pour promouvoir et défendre l'existence de cette
spécialisation inconnue jusqu'alors, l'information scientifique
et médicale [...] se posait alors une question toujours d'actualité
: fallait-il des journalistes pour traiter de l'information scientifique
et médicale ? |
L'AJSPI
dénonce dans une lettre ouverte à la ministre de la
Recherche Valérie Pécresse des pressions contre plusieurs
journalistes, à la suite de leurs articles faisant état
d'une controverse sur le réchauffement climatique... Le 23
janvier 2008, l'AJSPI a organisé un petit dej' avec Sylvestre
Huet, de Libération, Stéphane Foucard, du Monde, et
Caroline de Malet, du Figaro (version
publique ici). Tous trois ont relayé
les soupçons de manipulation de données évoqués
par le climatologue Edouard Bard, professeur au Collège de
France, à l'égard de Vincent Courtillot, directeur
de l'Institut de physique du globe de Paris. Ces soupçons
avaient été publiés dans une revue à
comité de lecture, Earth and Planetary Science Letter.
Depuis, Vincent Courtillot accuse les trois quotidiens de mener
une « campagne de diffamation » et a même évoqué
l'idée d'un « procès ». Une réunion
interne de l'association a abouti à la rédaction et
à l'envoi en mars 2008 d'une lettre ouverte au ministre de
la Recherche, au président de l'Académie des sciences
et à la présidente du CNRS (cliquez
sur ce lien pour découvrir la lettre du 02 mars 2008). |
|
L'Association
des journalistes scientifiques de la presse d'information (AJSPI)
dénonce dans une lettre ouverte à la ministre de
la Recherche Valérie Pécresse des pressions contre
plusieurs journalistes, à la suite de leurs articles faisant
état d'une controverse sur le réchauffement climatique.
"Un vent mauvais souffle dans le milieu des chercheurs et
des journalistes s'intéressant au changement climatique",
selon cette lettre reçue mardi par l'AFP qui évoque
des "tentatives de pressions auprès des rédactions
en chef".
Les agissements dont fait état l'AJSPI font suite à
des articles du Monde, de Libération, et du Figaro critiquant
le directeur de l'Institut de physique du globe de Paris Vincent
Courtillot, mis en cause pour des erreurs de calcul et d'attribution
de données dans un article établissant un lien entre
les variations de température à la surface du globe
et celles du rayonnement solaire.
M. Courtillot, proche de l'ancien ministre socialiste Claude Allègre
- dont le nom circule pour entrer au gouvernement, fait partie
des "climato-sceptiques" qui contestent que le réchauffement
climatique soit dû aux activités humaines, pourtant
une "quasi certitude" selon le dernier rapport du Giec
(Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du
climat).
L'AJSPI mentionne dans sa lettre des "insultes envers un
journaliste proférées par Claude Allègre,
soutien indéfectible de M. Courtillot, demandes de droit
de réponse abusives", des "menaces de procès
en diffamation".
L'article de M. Courtillot avait été critiqué
par Edouard Bard, professeur au Collège de France, déclenchant
une polémique entre les deux scientifiques par médias
interposés.
Dans
une autre lettre, adressée aux plus hautes autorités
scientifiques françaises, plus de 20 climatologues et scientifiques,
dont la vice-présidente du groupe 1 (sciences) du Giec,
l'Américaine Susan Solomon, apportent leur soutien à
M. Bard, dont ils saluent "l'honnêteté"
et la "très grande rigueur".
Contacté
par l'AFP, M. Allègre a déclaré qu'il n'avait
"rien à voir" avec cette polémique, tout
en trouvant "scandaleux" que M. Courtillot "n'ait
pas obtenu de droit de réponse" de la part de certains
journaux. "C'est un déni de presse", a-t-il estimé.
En
2007, la température moyenne dans le monde "est la
plus basse qu'il y ait jamais eu depuis 100 ans", a par ailleurs
assuré M. Allègre.
|
1B.
Etude d'un second moment discursif :
de la Lettre des "400" climatologues (avril 2010) au
débat à huit clos à l'Académie des sciences
(octobre 2010)
Avril
2010 |
Septembre
2010 |
Octobre
- Novembre 2010 |
La
lettre ouverte des 400 climatologues
29 mars 2010
Le
monde du climat vire Allègre
Libération, 1 avril 2010 à 00:00, Par Sylvestre
Huet
Plus
de 400 climatologues en appellent à la ministre
Le Monde, 01.04.2010 à 15h18, par Stéphane Foucart
Climat
: l'Académie des sciences va organiser un débat
Le Figaro, Mis à jour le 01/04/2010 à 21:56, Publié
le 02/04/2010 à 21:55, par Marielle Court
La
lettre de Valérie Pecresse à l'Académie des
sciences
01 avril 2010
«Le
Giec n'est pas le garant de la vérité scientifique»
Le Figaro, Mis à jour le 02/04/2010 à 19:21
Publié le 02/04/2010 à 19:20, par Marc Mennessier
Débat
scientifique sur le changement climatique
Communiqué de l'Académie des sciences
Mercredi 7 avril 2010
Les
climatologues français passent au peigne fin
le livre de Claude Allègre
Le Figaro, Mis à jour le 08/04/2010 à 12:28, Publié
le 08/04/2010 à 12:27 par Marielle Court
|

Climat
: dans le secret de l'Académie des sciences
Le Monde, 18.09.2010 à 13h26 • Mis à jour le
20.09.2010 à 11h15
Climat
: débat à huis clos à l'Académie des
sciences,
Le Monde, 18.09.2010 à 13h33, Mis à jour le 20.09.2010
à 12h15, Par Stéphane Foucart
Climat
: débat animé à l'Académie des sciences,
Le Figaro, Mis à jour le 22/09/2010 à 11:54, Publié
le 21/09/2010 à 11:53, Par Marielle Court
Pro
et anti-Allègre plongés dans le huis clos de l’Académie,
Libération, 21 septembre 2010 à 00:00, par Sylvestre
Huet
La
lettre de Valérie Pecresse à l'Académie des
Sciences
Septembre 2010 |
Changement
climatique
Le rapport de l'Académie des sciences
26 octobre 2010
Climat
: les thèses d'Allègre réfutées
Flash Actu, Par AFP Publié le 28/10/2010 à 11:18
L'Académie
des sciences réfute les thèses d'Allègre
Le Monde.fr avec AFP | 28.10.2010 à 11h52 • Mis
à jour le 28.10.2010 à 12h50
L'Académie
confirme l'impact de l'activité humaine
Le Figaro, Mis à jour le 28/10/2010 à 20:59, Publié
le 28/10/2010 à 20:58 Par Marielle Court
L'Académie
des Sciences refroidit Claude Allègre
Libération, 28 octobre 2010 à 12:34, Mis à
jour; 28 octobre 2010 à 13:09, AFP
La
science, le doute, et la faute de l'Académie
Le Monde, 13.11.10 | 13h32 • Mis à jour le
13.11.10 | 13h32 par Stéphane Foucart
|
Activité
n°2.
L'affaire de l'Atlas de la Création dans la presse quotidienne
nationale du mois de février 2007
Le rôle d'une éducation scientifique citoyenne dans un cadre
social laic.
Effet
d'agenda et médiation d'une question socioscientifique : retour
sur les Unes du 02 février 2007 (chercher le sens des choix éditoriaux
de la PQN)
L'évolution, une question socioscientifique c'est à
dire complexe, expertisée et médiatisée (Urgelli,
2009) ?

Harun Yahya,
L’Atlas de la création,
vol. 1, Editions Global, Istambul, 2006
|
L'évènement
: l'envoi
de l'Atlas de la Création dans plusieurs écoles
et universités françaises à la fin du mois
de janvier 2007.
Il s'agit étudier un moment discursif (Moirand,
S.(2004)... mais pas exactement ! Pourquoi ?
Le
Corpus a été établi à partir de Factiva
et Europresse, correlé et complété par une
recherche sur les sites Web des journaux (Urgelli, 2013) |
Yahya, A. (2006,
p.720-729)
|
- Les
dépêches
AFP et Reuters du 2 février 2007 (source : Urgelli,
2015)
 
- Les
articles de presse du 2 février au 10 février 2007 dans
les quotidiens Le Monde, Libération, Le
Figaro, La Croix et L'Humanité :

Médias |
Le
Figaro |
La
Croix
|
Le
Monde |
Libération |
L'Humanité |
Date |
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PERSPECTIVES
: La question éducative souvent au
coeur des récits médiatiques sur les questions socialement
vives, qui parlent de complexité, d'expertises et/ou de valeurs
! Pour une éducation par les médias, aux médias...
et aux sciences !
|
84%
des jeunes de 12 à 17 ans ont accès à internet.
83% ont un téléphone mobile. 71% se connectent quotidiennement.
52% participent à des réseaux sociaux (source
: CREDOC, 2009). Cette situation fait émerger une
génération [...] de technophiles et de journalistes
citoyens qu'il est crucial de former massivement (Blanquer,
DGESCO, 2011). La question de l'éducation aux médias
n'est donc pas un sujet de spécialistes.
Par
ailleurs, les productions médiatiques interfèrent
et contribuent à la culture scolaire et familiale des jeunes
d'âge scolaire. Mais les jeunes acquièrent grâce
à elles une culture inégale en fonction des milieux
familiaux. Elles contribuent aussi à l'élaboration
de leur rapport au réel, au savoir, à la société.
Les médias sont donc porteurs de connaissances, de représentations
et de valeurs qu'il faudrait être capable d'identifier dans
le cadre d'une éducation aux médias.
L'éducation
par les médias est une modalité d'apprentissage
et de construction de connaissances, en amont et au sein des disciplines
scolaires. L'école doit s'interroger sur sa propre culture
médiatique et sur celles de ses publics, lorsqu'il s'agit
de mettre en place ses dispositifs d'appropriation des savoirs,
sous peine de voir les élèves se détourner
des disciplines traditionnelles dont le sens et la pertinence
leur échappent souvent. Les médias, par les récits
qu'ils élaborent, sont à mon sens un vecteur d'entrée
dans les dimensions socialement vives et les problématisations
des questions scientifiques d'actualité.
Dans
une éducation aux médias (media literacy),
il s'agit de convaincre les publics qu'ils doivent acquérir
une double compétence critique, en tant que récepteur
mais également en tant que producteur. Pour agir de façon
pertinente et responsable face à la médiation sociale,
il faut tenter d'identifier l'existence de cultures médiatiques
qui articulent des connaissances et des valeurs. Ces médiations
qui ne sont pas le miroir de la réalité sociale
contribuent à construire une actualité et des débats
sociaux par des effets d'agenda sociopolitique, scientifique et
environnemental et par des réseaux d'alliance. Un des enjeux
de l'éducation aux médias est donc d'apprendre à
porter un jugement distancié et réflexif
sur les discours et les valeurs qui fondent les pratiques et les
positionnements médiatiques.
Compétence
6 du socle commun de connaissances et de compétences
(2006) : les élèves devront être capables
de jugement et d'esprit critique, ce qui suppose : [...] être
éduqué aux médias et avoir conscience de
leur place et de leur influence dans la société.
L'éducation
aux médias porte un enjeu démocratique essentiel
: elle peut contribuer à une éducation à
la citoyenneté, par l'apprentissage du jugement critique,
de l'autonomie intellectuelle, d'une
forme d'expression sans violence et respectueuse d'autrui,
et par l'organisation de débats participatifs et réflexifs.
Les compétences sont centrées sur l'analyse de supports
et de procédures à l'oeuvre dans la production et
la réception de discours médiatiques.
|
Construire
une éducation aux médias,
c'est donc définir un ensemble des savoirs, des savoirs-faire et
des attitudes constitutifs de cet enseignement. Mais c'est aussi faire
appel à une pédagogie active, à une démarche
de projet, en partenariat avec des professionnels des médias. Cette
éducation suppose d'instaurer un contrat didactique
qui s'intéresse aux élaborations des savoirs, à leurs
limites, à leurs pluralités, aux valeurs qui s'y articulent
parfois, mais aussi à la dynamique de leurs circulations sociales.
Chateauraynaud invite à suivre les
trajectoires argumentatives (Chateauraynaud,
2011-2012) dans les médias, c'est à dire l'évolution des jeux
d'acteurs et d'arguments.
|
Voir
l'éducation aux médias et à l'information
dans la
loi 2013 d'orientation et de programmation pour la refondation
de l'École de la République
En créant
le service public du numérique éducatif qui mettra
en ligne des ressources pédagogiques et des logiciels au
service des enseignants, des élèves et de leurs
parents, la loi de refondation permet à l’école
d’entrer dans l’ère du numérique. L’école
pourra ainsi apporter aux élèves une véritable
éducation aux medias, clé de la citoyenneté
à venir. Onze services numériques seront disponibles
dès la prochaine rentrée.
Faire
entrer l’École dans l’ère du numérique
Le numérique
modifie profondément notre relation au savoir et à
la connaissance et interroge, par là même, la place
et le rôle de l’institution scolaire. L’École
ne peut pas rester spectatrice de ces évolutions. Elle
doit en devenir actrice pour pouvoir accompagner les élèves
dans une société dont l’environnement technologique
se transforme de plus en plus rapidement. Le numérique
peut aider l’École dans l’accomplissement de
ses missions fondamentales : instruire, éduquer,
émanciper et former les enfants d’aujourd’hui
pour qu’ils deviennent les citoyens épanouis et responsables
de demain. [...]
|
QUELLE
VEILLE MEDIATIQUE POUR LES EDUCATEURS de sciences ?
Les sources d'information scientifique : des agences aux réseaux
sociaux ; la question des temporalités et la crainte des effets...

Une salle de
rédaction de l'Agence France Presse - Paris
Source : RDT
Info, Dialogues de science, nov. 2005

|
Autour
d'une information scientifique particulière, il est possible
de reconstituer un réseau de production et de diffusion,
donc de circulation d'information. Les journalistes suivent les
fils des agences, les articles principaux des médias, mis
à disposition par des agrégateurs (comme Google par
exemple). Ils sont alertés en même temps des dernières
productions par des blogs auxquels ils sont affiliés. Le
web est donc devenu un des moyens privilégiés d'une
forme de veille de l'actualité médiatique.
La connaissance de ces réseaux et de leurs logiques propres
(temporalités différentes liées aux impératifs
de référencement et d'audience, lignes éditoriales,
modes de traitement, etc...) peut constituer une aide au traitement
didactique des actualités médiatiques à propos
de sciences.
Il
faut prendre conscience de la diversité des sources sur un
même évènement, avec parfois l'existence de
divergences, d'informations complémentaires et des représentations
différentes qui peuvent jouer sur la perception de l'évènement.
Un enjeu éducatif est aussi la prise de conscience des spécificités
des médiations par les réseaux sociaux (médiation
immédiate), mais aussi de l'intéret de parcourir
les forum d'internautes ou les courriers des lecteurs autour
d'un évènement particulier, afin d'identifier la diversité
des représentations des publics, même s'il s'agit d'une
diversité non exhaustive et contextualisée.
Signalons
que la dimension collaborative ou contributive de nouvelles productions
médiatiques est une forme récente de médiation,
non encore stabilisée, et dont il faudra analyser les logiques
propres dans les années à venir (Charon, 2012 ; Lits,
2002). |
TDn°2.
Les traitements d'une actualité socioscientifique dans les JT français
(décembre 2011) :
|
Réseaux d'alliance, effet d'agenda et modèles
de communication
Exemple d'une information Météo-France-AFP
sur l'évolution climatique récente
" 2011 : année la plus chaude en France
depuis le début du XXeme siècle"
Traitement médiatique du mardi 27 décembre 2012
- Primetime
Benoit
Urgelli et Lionel Scotto d'Apollonia
last up-date : 29 février, 2012 |
|
DEUX
OBJECTIFS
1.
saisir la diversité des traitements médiatiques que fournissent
les rédactions télévisuelles, face à une information
expertisée sur les risques climatiques, en prenant en compte l'agenda
socioscientifique et politique du moment, et l'existence de réseaux
d'alliance ;
2.
saisir la diversité des enjeux communicationels pour les rédactions
télévisuelles, dans le cadre strict de l'analyse de JT du
soir, à audience significativement importante. L'idée n'est
pas de s'inscrire dans une théorie des influences médiatiques
fortes sur les publics (théorie largement remise en cause par les
sciences de la communication) mais de chercher les logiques du médiateur
pris entre deux contrats : celui de captation (cognitive et concurentielle)
des publics et celui d'information dans un rapport
à la vérité défini par une charte
déontologique.
A
propos de l'histoire de la vulgarisation scientifique à la télévision
et du changement de paradigme dans la médiatisation des sciences
(place de la subjectivité et modernité).... voir
Louchard, G. & Soulages, J.-C. (2008). Le
traitement quantitatif par la télévision.
in Charaudeau,
P. (dir.) (2008). La médiatisation de la science. Clonage OGM,
manipulations génétiques. De Boeck. 42-44.
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SOME
DATA ON FRENCH TELEVISIONS AND SCIENCE COMMUNICATION
Médiamat
est la mesure d'audience
de la télévision en France. Avec Médiamat,
vous accédez à la mesure précise et détaillée
des comportements du public de la Télévision en général
et des principales catégories qui le composent, tous les
jours, pour chaque programme diffusé par les chaînes
nationales : TF1, France 2, France 3, Canal+ en clair, France 5
, Arte , M6, W9 et TMC, Gulli, France 4, Direct8, NT1,et NRJ12.
Médiamat permet également d'établir le profil
des téléspectateurs d'une émission ou une tranche
horaire, d'évaluer la durée d'écoute par individu
ou par téléspectateur. Parmi d'autres nombreuses possibilités
à la demande... |
|
Résultats des parts d'audience
sur les chaines nationales
(de 2006 à 2010)
|

Source : Mediamat – MMW / Zenithoptimedia, extrait de Télérama.fr,
mai
2010

|

Source : Le
Figaro, janvier 2011

Source : Le
Figaro, mars 2011
|
INA stat' : le baromètre thématique des JT
Nous
sommes près de 20 millions chaque soir devant le JT, le plus
familier mais aussi, à bien des égards, le plus méconnu
des programmes. Pour tenter d’appréhender ce flux d’information
qui nous arrive à l’heure du prime time, nous avons
conçu Ina’Stat, le baromètre thématique
des JT, qui permet de mettre à distance l’événement
et d’accéder, à froid, à la structure
de l’offre d’information. (extrait de la Lettre
trimestrielle n°1, mai-juillet 2006).
Méthodologie
:
L’Ina, dans le cadre du dépôt légal de
la radio-télévision, collecte et documente les journaux
télévisés diffusés en prime time par
les 6 chaînes nationales hertziennes : TF1, F2, F3, Arte,
M6 et Canal+. Chaque JT fait l’objet d’une description
sujet par sujet, quelle qu’en soit la forme (brève,
reportage, plateau..). Un traitement automatique des mots clef utilisés
pour décrire ces sujets permet de les classer en 14 grandes
rubriques thématiques représentatives de l’organisation
de l’information télévisuelle [...] (extrait
de la Lettre trimestrielle n°1, mai-juillet 2006).
Pour
déterminer le système de classification en rubriques
deux contraintes ont été prises en compte : d'une
part définir un nombre restreint de rubriques et d'autre
part accorder leur contenu à la spécificité
de l'information télévisée. La typologie retenue
s'inspire donc très largement de la structure des journaux
de la presse écrite - quotidienne et magazine - de l'organisation
de l'information des chaînes de radio et de télévision
et enfin, des disciplines et des axes de recherche du monde universitaire.
Pour
la mise en oeuvre, les calculs sont effectués par un logiciel
ajouté aux outils documentaires qui classe automatiquement
l'ensemble des sujets des journaux télévisés
dans les 14 rubriques d'ina'stat. Chaque sujet
est indexé par une addition de mots clés appartenant
à un thésaurus. Le thesaurus de l'Ina est organisé
en neuf «facettes » thématiques correspondant
à neuf parties, où chacun des termes qui les compose
est organisé d'une manière hiérarchique. Par
exemple : le mot clé porte-avions est « fils de »
bateau de guerre, lui même « fils de » matériel
de marine, lui même « fils de » marine, elle même
« fils de» armée, terme rattaché à
la rubrique Politique Française. [...] pour
le porte avions Clemenceau, tous les sujets ayant trait à
son activité en tant que bateau de guerre de la Marine française
sont classés sous la rubrique Politique française
(cf. plus haut). Pour indexer les sujets traitant de son désamiantage
les mots « décontamination » et « environnement
» sont utilisés. Ils sont associés à
la rubrique Environnement.
Environnement
: sous cette rubrique sont classés les documents indexés
avec le vocabulaire du thesaurus lié, par exemple, au climat,
à l'écologie, aux éléments naturels,
à l'urbanisme...
L'environnement
dans les JT 2010
INA
stat' - Lettre trimestrielle n°22, juin 2011
- De
Cheveigné S. (2000).
L'environnement dans les journaux télévisés
: Médiateurs et visions du monde. Paris, CNRS Éditions,
161 pages.
-
Comby
J.-B. (2008). Créer un climat favorable. Les
enjeux liés aux changements climatiques : valorisation
publique, médiatisation et appropriations au quotidien.
Thèse de troisième cycle. Université Paris
II, Institut Français de Presse. Centre d’Analyse
et de Recherche Interdisciplinaire Sur les Médias, soutenue
le 24 octobre 2008.
source
: Lettre trimestrielle n°22, juin 2011
|
  
source : Lettre trimestrielle n°22, juin 2011 |
La
science dans les JT en 2009
INA
stat' - Lettre trimestrielle
n°20, décembre 2010
Dans
un monde où la technologie est de plus en plus présente,
l’information scientifique et technique fait figure
de parent pauvre dans les JT du soir de TF1 , France 2 ,
France 3 , Arte , M6 et Canal+ . Avec 570 sujets en 2009,
elle représente 1,8 % de l’offre totale d’information,
pas même deux sujets par jour, trois fois moins que
le sport. Pourtant, à y regarder de plus près,
et en dépit de sa relative rareté, l’information
scientifique et technique proposée par les JT dégage
une tonalité positive et optimiste.
La confiance dans les succès de la science, tant
dans l’exploration des mondes lointains que dans la
recherche en biologie et dans le domaine médical
domine la rubrique, même si les « dangers »
(tsunami, changements climatiques) ne sont pas ignorés.
En médecine, entre le sida pour les jeunes et la
maladie d’Alzheimer pour les vieux, les menaces sont
bien présentes, mais la confiance l’emporte
aussi comme en témoigne le nombre de sujets consacrés
à la recherche, surtout sur la génétique
qui ouvre des horizons nouveaux.
Et pour rendre compte de la complexité du monde,
les politiques et les journalistes s’effacent, laissant
la parole aux experts présents dans 73 % des interventions.

Source
: Lettre trimestrielle n°20, décembre 2010
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STUDY
OF A DISCURSIVE MOMENT *
ABOUT
CLIMATE CHANGE
ON FRENCH TELEVISION
2011: France warmest year
WHICH
LOGICS OF INVOLVEMENT ON COMMUNICATING SOCIOSCIENTIFIC ISSUE ?
IMPLICATIONS FOR SCIENCE EDUCATION
 |
DVD Apprendre
la télé, le JT, Editeur : CEMEA, Jériko
- 2003.
Produit résultant de la collaboration entre
l'INA, le CLEMI et le CEMEA. Reconnu d'intérêt pédagogique
(marque RIP) par le ministère de l'Education nationale pour
l'accompagnement de l'éducation aux médias
et à la citoyenneté.
L'objectif
de ce produit est de présenter le journal télévisé
et d'établir des comparaisons entre différents journaux.
Pour cela, des JT d'une même journée ont été
choisis. Le corpus retenu est celui du journal télévisé
de cinq chaînes françaises (TF1, France 2, France
3, ARTE, M6, deux chaînes francophones (RTBF et Radio-Canada),
de cinq Unes de journaux nationaux et de l'émission "Les
guignols de l'info". |
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VISIONNAGE
du corpus médiatique
Ressources disponibles sur trois sites internet |
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GRILLE
d'analyse du corpus médiatique
JT de 6 chaînes françaises, généralistes et
hertziens, un choix en relation avec INA-Stat'
JT du soir du mardi 27 décembre 2011
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Nom
du JT
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Horaires
Part d'audience
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Les
titres
dans l'ordre |
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du reportage "Climat" |
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Contenu
général
en rapport avec les titres |
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Rapport
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les images et
le texte
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Précisions
sur la source d'information |
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Présence
et mise en scène d'un expert
(nom, statut) |
Patrick
Galois
prévisionniste MétéoFrance |
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Présence
et mise en scène d'objet scientifique
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Contenus
des énoncés scientifiques
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Discours
sur les méthodes scientifiques
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Discours
sur les causes du phénomène scientifique
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Discours
sur les conséquences du phénomène
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Rapport
aux téléspectateurs (mode d'énonciation, présupposés
sur les publics) |
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BILAN sur le
traitement de l'information
(rapports aux
sciences et aux publics)
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MEAN
RESULTS : une démarcation science/politique dans la culture médiatique
française ?
1/
Mise en scène d'informations scientifiques sur le registre des
implications pour l’agriculture et le tourisme en France (contextualisation
saisonnière et météorologique, en période
de vacances scolaires hivernales). Pas de mise en relation avec la responsabilité
de l'homme dans l'évolution climatique récente.
2/ Pour France Télévision et Canal +, une expertise présentée
comme un verdict de certitudes et de confiance, fondé sur une approche
statistique en référence à deux experts de MétéoFrance.
3/ Seul France 2 évoque la politisation de la question climatique
(« si rien n’est fait »), à travers
la parole du climatologue du GIEC Jean Jouzel.
4/ et pour Arte ? voir entretien de rédacteur en chef réalisé
par Scotto d'Apollonia
5 / Pour TF1, un traitement dans le JT du 26 décembre à
20h et du 27 décemlbre à 13h....
Quels
rapports avec les dépêches AFP ?
FROM METEOFRANCE-AFP-TELEVISIONS TO WMO-REUTERS NETWORK
: Agenda effects, Alliance networks and politicization on science
communication
Retour sur
les dépêches AFP (versus Reuters) : quelles différences
de culture médiatique dans le traitement de l’information
scientifique, au même moment ?
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PARIS,
27 déc 2011 (AFP)
FRANCE: 2011, ANNÉE LA PLUS CHAUDE DEPUIS LE DÉBUT
DU XXE SIÈCLE
ban/fa/nou/jh
Edité le : 27/12/2011 à 11:49:38
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PARIS,
27 déc 2011 (AFP)
FRANCE: 2011, ANNÉE LA PLUS CHAUDE DEPUIS PLUS D'UN SIÈCLE
(MÉTÉO FRANCE)
ban/pjl/nou/mr
Edité le : 27/12/2011 à 13:09:14
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PARIS,
27 déc 2011 (AFP)
FRANCE: 2011, ANNÉE LA PLUS CHAUDE DEPUIS PLUS D'UN SIÈCLE
(MÉTÉO FRANCE)
ban/pjl/az
Edité le : 27/12/2011 à 13:01:21
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L'anomalie de température depuis
1950
(différence par rapport à une valeur moyenne calculée
sur la période 1961-1990)
En bleu, les années ayant subi La Niña. © WMO
2011
WMO
Press Release No. 935
GENEVA/DURBAN, 29 November 2011 (WMO)
For use of the information media - Not an official
record
2011: world’s 10th warmest year,
warmest year with La Niña event, lowest Arctic sea ice volume
Global
temperatures in 2011 are currently the tenth highest on record and
are higher than any previous year with a La Niña event, which
has a relative cooling influence. The 13 warmest years have all
occurred in the 15 years since 1997. The extent of Arctic sea ice
in 2011 was the second lowest on record, and its volume was the
lowest.
These are some of the highlights of the provisional annual World
Meteorological Organization Statement on the Status of the Global
Climate, which gives a global temperature assessment and a snapshot
of weather and climate events around the world in 2011. It was released
today at the international climate conference in Durban, South Africa.
“Our role is to provide the scientific knowledge to inform
action by decision makers,” said WMO Secretary-General Michel
Jarraud.
“Our science is solid and it proves unequivocally that the
world is warming and that this warming is due to human activities,”
he said.
“Concentrations of greenhouse gases in the atmosphere have
reached new highs. They are very rapidly approaching levels consistent
with a 2-2.4 degree Centigrade rise in average global temperatures
which scientists believe could trigger far reaching and irreversible
changes in our Earth, biosphere and oceans,” he said.[...]

WMO: 2011 one of hottest years on record
DURBAN | Wed Nov 30, 2011 3:38pm EST
By Jon Herskovitz (Reuters)
(Additional reporting by Tom Miles in Geneva, reporting by Jon Herskovitz)
Editing by Maria Golovnina and Janet Lawrence)
Will
2012 top 2011 for record weather disasters ?
Tue Dec 27, 2011 2:13pm EST (Factbox)
Tue Dec 27, 2011 4:50am EST
(Sources: Reuters, NOAA, WMO, Colorado State University)
(Additional reporting by Nina Chestney in London
and Timothy Gardner in Washington)
Writing by David Fogarty; Editing by Ron Popeski |
Analyse du contenu
des dépêches AFP du 27 décembre 2011 : une dépolitisation
inscrite dans la charte de Munich ?
AFP à comparer avec celles de la Reuters
du 27 decembre 2011 : "Will 2012 top 2011 for record weather
disasters?" (Sources: Reuters, NOAA, WMO, Colorado State University,
27-12-2011) - From floods that crippled countries, to mega cyclones,
huge blizzards, killer tornadoes to famine-inducing droughts, 2011 has
been another record-breaker for bad weather.
=> Dans les JT
du 27-12-2011, on retrouve les trois points de la Reuters et de l’AFP
du 27 décembre (analyse statistique, 2011 overview et 2012 prediction,
surtout les deux premiers points). Pas de politisation (sauf France
2-Jouzel).
=> Des cultures et des contextualisations médiatiques différentes
face à une même source experte (ordre des titres, articulations
des différents sujets et aux mises en scènes)
=> Mettre l’ensemble en regard de stratégies d’audience
(double contrat médiatique de captation des publics et de rapport
à la vérité) et des analyses statistiques d’INA
Stat sur les sciences dans les JT.
Voir aussi les analyses
de Masseran et Chavot (2003 et 2010) sur les sciences à la télévision.
De Cheveigné (2000) sur l’environnement dans les JT et
Comby (2008) sur le climat à la télévision.
Retour
sur l’annonce experte de la WMO du 29 novembre 2011 (Conférence
de Durban) :
un gap temporel dans le réseau médiatique et autre effet
d'agenda ?
L’enquête
montre que l’annonce WMO est plus ancienne que le 27 decembre
2011 : "WMO: 2011 one of hottest years on record" publié
par Reteurs le 30 novembre 2011 et par WMO à GENEVA/DURBAN le
29 November 2011 :
http://www.wmo.int/pages/mediacentre/press_releases/pr_935_en.html
http://www.wmo.int/pages/mediacentre/press_releases/gcs_2011_en.html
QUESTIONS
DE RECHERCHE....
Et l’AFP, sur la même
période, l’a-t-elle traitée ?
E t les JT ?... Pourquoi ce gap entre Durban (politisation du climat)
et le 27 décembre (dépolitisation de la question). Quel
déterminant de contexte ?…
Qu'a fait la presse télévisuelle française le 30
nov... (Évitement, ou autre contextualisation (Durban ?) et donc
politisation de la question...) ?
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